EXCLU - Deperrois : "Je veux dire que je suis innocent"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Condamné dans l’affaire de la Josacine empoisonnée, Jean-Marc Deperrois a passé 12 ans en prison. Son témoignage sur Europe 1.

"J’ai décidé de parler aujourd’hui parce que je veux dire aux gens que je suis innocent". Alors que son interdiction de s’exprimer sur l’affaire vient de prendre fin, Jean-Marc Deperrois qui a passé douze ans en prison pour l'empoisonnement à la Josacine d’Emilie Tanay en 1994, s’est confié, vendredi sur Europe 1, au journaliste Pierre Rancé.

Sorti de prison en juin 2006, son régime de liberté conditionnelle aujourd’hui levé, il clame son innocence publiquement :

Pour ce meurtre, cet ancien chef d'entreprise avait été condamné, en 1997, à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Seine-Maritime. La justice avait alors jugé que Jean-Marc Deperrois avait introduit le cyanure dans le sirop en pensant que ce médicament était destiné au mari de sa maîtresse, Jean-Michel Tocqueville, chez qui séjournait la fillette, Emilie Tanay, 9 ans.

"Ce n’est pas moi qui est mis le cyanure dans la Josacine, c’est quelqu’un d’autre qui a fait ce geste là. Moi, j’ai perdu plus de 15 ans de ma vie et maintenant, je me bats pour retrouver mon innocence. Il n’y a pas de preuve, pas d’aveux, pas de témoin… Et malgré cela, j’ai été condamné", dénonce-t-il.

"Quand on a été incarcéré, on en ressort différent. On est quelqu'un d’autre", ajoute Jean-Marc Deperrois qui dit avoir tenu en prison grâce "au soutien de mon épouse, de mes enfants, de mes parents et de mes amis. Je n’ai perdu aucun ami. Mais ma première force, c’est parce que je n’ai rien fait", martèle-t-il encore.

Désormais, Jean-Marc Deperrois cherche un nouvel élément qui lui permettrait de demander, une nouvelle fois, la révision de son procès. "Je vais créer sûrement du désarroi chez monsieur et madame Tanay, parce qu’ils ont perdu un enfant. Rien ne peut soulager leur douleur, mais j’ai mon combat, et mon combat c’est la reconnaissance de mon innocence."

Jean-Marc Deperrois a déjà déposé deux requêtes en révision, en 2002, puis en 2009. Des requêtes rejetées par la Commission de révision des condamnations pénales.

> Pas de révision du procès de la Josacine empoisonnée