Distilbène : décision attendue de la Cour de Cassation

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le laboratoire UCB Pharma avait obtenu gain de cause en appel, annulant la première décision favorable aux "filles DES".

C'est l'heure de vérité pour les filles DES, ainsi surnommées en raison nom de l'hormone de synthèse prescrite à leurs mères durant leur grossesse dans les années 60. Le distilbène, ou DES, avait pour but d'éviter les fausses couches. Problème : le médicament a provoqué chez ces filles de graves malformations de l'utérus, des cancers et des fausses couches. Mardi, la Cour de cassation devra dire si oui ou non, elle reconnaît la responsabilité de ce médicament.

Pour les médecins, le doute n'est pas permis. Les problèmes des filles DES proviennent bien du distilbène que prenaient leurs mères. Sauf qu'elle n'ont aucun document pour le prouver : ni ordonnance, ni dossier médical. Les prescriptions datent en effet des années 60. C'est ce qui a permis au laboratoire UCB Pharma de faire annuler, en appel, le jugement favorable aux filles DES.

Le pourvoi en cassation représente donc la dernière chance des victimes pour faire reconnaître ses droits. Parmi elles se trouvent Marie-Elise Ferrero-Pesenti (photo). Elle a subi pas moins de 18 interventions chirurgicales pour soigner son cancer et ses multiples kystes ovariens, sans compter les traitements très invasifs qui ont abîmé sa vessie et ses articulations. Malgré tout, c'est une miraculée : elle a pu avoir une fille après sept fausses couches.

Si la cour de cassation donne raison au laboratoire, Marie-Elise Ferrero-Pesenti devra restituer les 200.000 euros de dommages et intérêts qu'elle a perçus. Mais elle attend avant tout que la justice reconnaisse "le calvaire" qu'elle endure depuis plus de 20 ans.

Europe1.fr avec Aurélie Herbemont