Des maires s’opposent aux expulsions

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Ils sont sept à avoir signé des arrêtés contre les expulsions en Seine-Saint-Denis.

Alors que la trêve hivernale pour les expulsions locatives est terminée, des élus de sept villes de la Seine-Saint-Denis ont signé, lundi, des arrêtés contre ces expulsions et/ou les coupures d'énergie.

"Territoire anti-expulsion"

"Des familles arrivent à la mairie la peur au ventre par crainte d'être expulsées ces jours-ci", a assuré Catherine Peyge, maire de Bobigny (PCF), estimant que "ces pratiques inhumaines et barbares doivent être abolies". L'Etat, garant du récent droit au logement, "doit prendre ses responsabilités", a-t-elle précisé.

"C'est la sixième année que de tels arrêtés sont signés, mais c'est la première fois que nous avons décidé de nous retrouver et de signer ensemble", a expliqué Catherine Peyge. Les maires de La Courneuve, du Blanc-Mesnil, Saint-Denis, Saint-Ouen, Stains et Villetaneuse ont également signé ces arrêtés "qui déclarent le territoire communal territoire anti-expulsion locative", a-t-elle poursuivi.

Ils devaient ensuite remettre les arrêtés au préfet. Mais le geste reste symbolique. En 2009, ces arrêtés avaient été contestés par le préfet devant le tribunal administratif, qui les avait cassés, a rappelé la maire de Bobigny.

Un numéro vert

Chaque année, plus de 100.000 décisions de justice d'expulsion sont prononcées, et plus de 10.000 expulsions sont réalisées avec l'aide de la force publique. Dont certaines touchent des familles reconnues prioritaires par les commissions du droit au logement opposable (Dalo).

Pour tenter de leur venir en aide, le secrétariat d'Etat chargé du Logement, a mis en place un numéro vert gratuit. Intitulé "SOS Loyers impayés", il a été ouvert mardi à destination des locataires et des propriétaires leur permettant d'avoir accès aux démarches à effectuer, a annoncé le secrétariat d'Etat un communiqué.

En composant le 0805 160 075, toute personne peut être mise en relation avec un agent de l'Agence Départementale pour l'Information sur le Logement (Adil) de son lieu de résidence pour bénéficier "de conseils et d'un accompagnement adapté", explique le secrétariat d'Etat.

Intervention tardive

La mise en place de ce numéro a été confiée à l'Agence nationale d'information sur le logement (Anil). L'information téléphonique existait déjà mais la mise en place d'un numéro unique et gratuit vise à développer la prévention des expulsions, partant du constat que "trop souvent, lorsque les situations d'impayés sont détectées et que les travailleurs sociaux interviennent au sein d'une famille en difficulté, la dette locative est déjà importante. Il devient alors difficile pour elle d'y faire face", selon le communiqué.

- Pensez-vous que l'Etat respecte le droit au logement opposable? Les élus ont-ils raison de s'opposer aux expulsions ?