Débouté parce qu'il est de "race blanche"

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avec AFP

Un juge de proximité d'Angers a relaxé une femme poursuivie pour injures racistes, au motif notamment que le plaignant, "de race blanche", s'appelle Daniel Blanchard et ne peut donc être concerné par des propos visant les Arabes, a-t-on appris lundi auprès du plaignant. "Que le juge réponde en terme de race est déjà gênant mais que, pour identifier mes origines, il procède par déduction puisqu'il ne m'a pas vu, c'est déconcertant", a ajouté Daniel Blanchard, absent à l'audience pour raison de travail.

"Je suis d'origine martiniquaise, basané, et tout le monde dans le quartier m'appelle Djamel. Il n'y a pas de confusion, ni d'humour possible. Pour moi, ce jugement est une nouvelle insulte", considère le plaignant. Daniel Blanchard avait porté plainte au printemps avec sa compagne, Nouria, contre leur voisine de palier, après avoir reçu de sa part, dans leur boîte aux lettres, le message suivant : "Question : pourquoi les Arabes s'amusent à sonner à la porte des voisins? Réponse : pour faire comme les cloches bien sûr!". Le procès s'était tenu le 8 juillet.

Dans son délibéré du 9 septembre, le juge a prononcé la relaxe, soulignant que Daniel Blanchard, "de nationalité française, né en France et appartenant à une ethnie qui n'est pas d'origine arabe, et est de race blanche, ne saurait être visé par l'écrit reproché à la prévenue qui vise les Arabes et ne peut donc viser que sa compagne, Madame Nouria Ouessain, d'origine algérienne et donc d'ethnie arabe".