Continental plaide non coupable

© REUTERS
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le tribunal a mis en délibéré son jugement sur le crash du Concorde au 9 décembre prochain.

Après quatre mois de procès fleuve, la défense de la compagnie aérienne Continental Airlines a plaidé la relaxe vendredi au sujet de la catastrophe du Concorde d'Air France, qui avait fait 113 morts en 2000. Le tribunal correctionnel de Pontoise a mis en délibéré son jugement au 9 décembre prochain.

La défense de Continental considère que le scénario de l'accident qui accuse Continental n'est pas établi. Une lamelle métallique tombée d'un de ses avions sur la piste d'envol de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle est censée avoir provoqué la catastrophe. L'avocat de lacompagnie américaine Me Metzner,défend une autre hypothèse qui mettrait en cause la responsabilité d'Air France, blanchie par l'enquête et partie civile au procès.

Plaintes de Continental et d'Air France

En effet, l’enquête a établi qu’il manquait une pièce sur le train d'atterrissage du supersonique, qui avait par ailleurs des fragilités structurelles connues d'Air France depuis près de 30 ans.

Me Metzner voit Continental en bouc émissaire d’Air France. "Cet avion n'aurait jamais dû décoller. Et cela, ce n'est la responsabilité ni du constructeur ni du certificateur. C'est la responsabilité de ceux qui n'ont pas respecté la réglementation", a-t-il déclaré devant le tribunal. "Air France devait empêcher cela", a-t-il insisté.

La bataille entre Air France et Continental a débordé au-delà de la salle d'audience, Continental déposant plainte la semaine dernière contre sa rivale pour "obstruction à la justice", invoquant la disparition d'un document technique essentiel, normalement signé par le commandant de bord avant le décollage et recensant notamment les charges de l'appareil. Air France a répliqué ce vendredi par une autre plainte contre elle pour "dénonciation calomnieuse".

Lourdes réquisitions

La semaine dernière, le parquet a requis une amende de 175.000 euros d'amende contre Continental et des peines de prison avec sursis contre deux de ses employés qui ont monté de manière irrégulière la pièce tombée de l'avion. Si Continental était condamnée, elle paierait au plan civil 15 millions d'euros réclamés par Air France, ainsi que plusieurs millions d'euros aux familles de victime.