Chirac : un non-lieu entaché de soupçons

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Dans un courrier, des magistrats s'interrogent sur l'indépendance du procureur Courroye.

Un mélange des genres douteux ? Le syndicat de la magistrature, classé à gauche, a écrit mercredi à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, pour demander des explications sur les réquisitions de non-lieu du procureur Philippe Courroye, dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Une information publiée jeudi matin sur le nouvelobs.com

Un dîner amical

Dans ce courrier, les magistrats s’interrogent sur les relations privées qu’entretiennent le procureur de Nanterre et l’ancien président de la République. Ils font notamment référence à un dîner amical organisé chez l'homme d'affaires François Pinault, en 2008, dans le Var.

"Il nous paraît essentiel, madame la Garde des Sceaux, que vous vous saisissiez d'un tel sujet : les magistrats ont besoin de savoir s'il leur est dorénavant possible de dîner avec une personne mise en examen dans un dossier dont ils ont la charge, puis, quelques mois plus tard, de prendre des réquisitions en sa faveur", indique le Syndicat de la magistrature dans son courrier.

Un doute sur l'indépendance

Le syndicat souligne que le code de déontologie des magistrats leur recommande d'éviter "d'adopter un comportement public de nature à faire naître un doute sur (leur) indépendance" et prescrit "discernement et prudence dans la vie en société, le choix de ses relations".

Philippe Courroye a requis lundi un non-lieu pour Jacques Chirac dans une deuxième d’affaire d’emplois fictifs. Un dossier qui concerne sept personnes rémunérées par la Ville de Paris dans les années 1990, quand Jacques Chirac en était le maire, et qui auraient travaillé exclusivement pour le RPR. Pour cette affaire, le procureur de Nanterre a refusé de se dessaisir au profit d’un juge d'instruction.