Bloqué chez lui faute d'ascenseur

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Fabienne Cosnay (avec Frédéric Nicolas) , modifié à
Nicolas Amigou, locataire handicapé, ne peut plus sortir de chez lui. Il porte plainte.

Prisonnier malgré lui dans son propre appartement. Cette histoire, incroyable, est révélée mercredi matin parLibération. Depuis le 1er janvier, Nicolas Amigou, locataire au deuxième étage dans un immeuble du 19e arrondissement de Paris, vit reclus chez lui. Son ascenseur est en panne depuis le 26 décembre, ce qui n'a pas l'air de préoccuper la Semidep, la société immobilière qui gère 5.800 logements sociaux, dont le sien à Paris.

Il porte plainte

Les appels répétés du jeune homme à la Semidep, expliquant qu'il se déplace en fauteuil roulant, n'y ont rien fait. Excédé, Nicolas Amigou a décidé samedi de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui.

Ecoutez son témoignage :

La galère commence le 1er janvier au soir. Nicolas Amigou rentre de vacances. Minuit passé, il arrive dans son immeuble et découvre que son ascenseur est en panne. Il appelle alors la société Maisoning, censé dépanner "en cas d'urgence". "Désolé, on ne peut rien faire", s'entend t-il dire. Le jeune homme appelle alors les pompiers qui le transportent jusqu'à son appartement. Il a pu rentrer chez lui, certes, mais ne peut désormais plus en sortir.

Semidep et Otis se renvoient la balle

Dès le lendemain, Nicolas Amigou appelle la Semidep, espérant régler le problème. La société en charge de son immeuble décline toute responsabilité.et le renvoie à la société Otis, en charge, elle, de l'ascenseur. "On ne peut pas réparer pour l'instant" lui explique t-on. Les deux sociétés se renvoient l'ascenseur. "Chaque fois que j'appelais, le chef d'antenne faisait répondre par sa secrétaire qu'il était déjà en ligne, en réunion, etc." résume t-il à Libération. Aux dernières nouvelles, l'ascenseur devrait être réparé vendredi prochain.

Depuis le 1er janvier, le jeune homme, attaché d'administration au ministère du Travail, est obligé de faire du télétravail. "J'ai dû annuler des rendez-vous professionnels" confie t-il à Europe 1. En l'espace d'un mois, il n'est sorti que deux fois de chez lui, pour "des rendez-vous médicaux". Ses courses, Nicolas Amigou les fait par Internet. "Je suis dépendant de tout le monde" regrette le jeune homme.