Bettencourt : quid des procédures en cours ?

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F.C avec agences , modifié à
Malgré la réconciliation mère-fille, le volet politique de l'affaire, lui, se poursuit.

Le volet vie privée de l’affaire Bettencourt est aujourd’hui quasiment enterré. Il n’en va pas de même concernant le volet politique ( l’affaire Woerth-Bettencourt) et judiciaire (violation du secret professionnel), opposant le procureur Philippe Courroye à la juge Isabelle Prévost-Desprez. Explications.

La guerre familiale oubliée :

L'accord passé lundi entre Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Bettencourt-Meyers met fin de facto aux procédures concernant l’abus de faiblesse et la demande de mise sous tutelle déposée par la fille à l’encontre de sa mère.

Le volet abus de faiblesse. L'abandon des poursuites engagées par Françoise Bettencourt-Meyers à l’encontre du photographe François-Marie Banier, du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre et de l'avocat fiscaliste de la milliardaire Fabrice Goguel met quasiment fin à la procédure, dans la mesure où le parquet n’a jamais souhaité poursuivre sur ce volet. Une audience au tribunal de Bordeaux sera cependant nécessaire pour mettre fin à l’action.

Le placement sous tutelle. Une telle demande, déposée par la fille Bettencourt, a été déclarée recevable le 17 novembre. Elle est aujourd’hui entre les mains d'un juge de Courbevoie. Même si Françoise Bettencourt-Meyers a renoncé à sa demande, la procédure va suivre son cours. Reste qu’en pratique, le placement sous tutelle a très peu de chances d’aboutir puisque l'accord entre la fille et la mère atteste en lui-même du fait qu'une tutelle n'est plus nécessaire à l’encontre de la milliardaire. La plainte de Liliane Bettencourt pour "violences morales" à l’égard de sa fille est aussi abandonnée.

L’affaire Woerth-Bettencourt toujours d’actualité :

Le volet politique de l’affaire Bettencourt, révélé à l’été 2010, pourrait, lui, déboucher sur des poursuites. L’information judiciaire ouverte fin octobre par le procureur Courroye et transférée au TGI de Bordeaux vise plusieurs enquêtes.

Financement illégal de la vie politique. Cette enquête concerne les accusations de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt Claire Thibout, selon lesquelles Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, aurait reçu du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre 150.000 euros en liquide au printemps 2007 pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Trafic d'influence et blanchiment. Premier volet de cette enquête : la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre par l'ancien ministre du Budget Eric Woerth et l'embauche par ce dernier de Florence Woerth à la société Clymène, entreprise chargée de gérer les dividendes versés par L'Oréal à Liliane Bettencourt. Par ailleurs, une autre enquête préliminaire vise des faits présumés de fraude fiscale et de blanchiment qui concernent Eric Woerth et son épouse Florence.

Enquête pour escroquerie. Elle concerne le montage financier de l'île d'Arros aux Seychelles. A qui appartient vraiment l’îlot de 1,5 km² ? Propriété de Liliane Bettencourt non déclarée au Fisc ou simple location contractée auprès d’une société dont le propriétaire reste inconnu, le juge devra trancher sur la légalité de cette opération financière.

La guerre des juges tranchée ?

Le dernier volet de l’affaire Bettencourt oppose deux magistrats, le procureur Philippe Courroye à la juge Isabelle Prévost-Desprez. Le premier a accusé la deuxième, fin octobre, de violation du secret professionnel. La magistrate aurait fait fuité des informations sur l’affaire Bettencourt à deux journalistes du Monde via des SMS.