Ratés pour le premier hôpital-prison

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avec Jean-Luc Boujon , modifié à
Prête depuis des semaines, la première UHSA, dans le Rhône, n’est toujours pas ouverte.

Depuis des mois, les personnels ont travaillé à vide pour préparer l’ouverture de l’hôpital-prison au Vinatier, à Bron, près de Lyon. Mais la semaine dernière, la décision est tombée : réaffectation générale de tous les soignants dans d’autres services. L’ouverture de la première Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) n’est pas pour tout de suite. Car en haut lieu, on semble prendre un maximum de précautions.

"C’est un sujet sensible. Une partie des problèmes administratifs et techniques avait été sous-estimée", admet Pierre Lamothe, patron de l’USHA. "C’est quand même une première en France, et c’est une unité qui mobilise à la fois le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé, le ministère de la Justice et l’administration pénitentiaire. Je pense que pour que ce soit réussi, il ne faut pas qu’il y ait des choses découvertes après l’ouverture. Donc c’est vrai qu’il y a un temps de maturation plus long que prévu."

Menace de grève

Parmi les problèmes à régler, figure notamment la répartition des tâches entre surveillants et personnels de santé, qui vont cohabiter derrière ces murs de 6 mètres de haut. "On ne sait pas où on va. Ça fait un peu bricolage. J’ai l’impression que l’administration découvre que ça pose un certain nombre de problèmes, juridiques au niveau des transferts", déplore Marc Auray, de la CGT. "La question du gilet pare-balles pour les infirmiers n’est toujours pas réglé. Lorsqu’on voit l’unité, on sait qu’elle n’est pas comme les autres. Dans aucune autre, les infirmiers ou les aides-soignants travaillent avec des gilets pare-balles."

Autre motif de la colère des personnels soignants, la prime de risque qui leur avait été promise il y a des mois vient d’être brutalement réduite de moitié. Ils menacent donc déjà de faire grève le jour de l’ouverture.