Bettencourt : la justice tranchera jeudi

La Cour de cassation examine mardi la demande de dépaysement du dossier déposée par les avocats des sept mis en examen.
La Cour de cassation examine mardi la demande de dépaysement du dossier déposée par les avocats des sept mis en examen. © REUTERS
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et Pierre de Cossette , modifié à
La Cour de cassation se prononcera jeudi sur une demande de dépaysement du dossier.

Le recours. Cela ressemble presque à un baroud d'honneur des avocats dans la bataille contre l'instruction de l'affaire Bettencourt. Mardi, la Cour de cassation devait examinée à Paris le recours déposé par les conseils de sept mis en examen dans ce dossier. Ils demandent un nouveau dépaysement de l'affaire, après les révélations de la proximité entre le juge Gentil et l'experte qui a conclu à l'abus de faiblesse de Liliane Bettencourt. La Cour a finalement annoncé qu'elle rendrait sa décision jeudi.

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Un camouflet. Les avocats espèrent donc que la plus haute juridiction française infliger un camouflet au juge Jean-Michel Gentil et ses deux consoeurs bordelaises. Ils reprochent notamment au magistrat instructeur de ne pas avoir signalé que le Pr Sophie Gromb, principale experte qu'il a désignée pour examiner Liliane Bettencourt, était le témoin de sa femme à son mariage.

Devoir de réserve. Pour l'avocat général, il y a matière à dessaisir les juges, non pas sur la qualité de l'expertise, qui n'est pas remise en cause, mais en raison de leur manque de transparence. Il reproche également aux magistrats d'être sortis de leur réserve, en se défendant publiquement dans la presse.

Le timing opportun. Si la Cour de cassation acceptait de dépayser le dossier, il faudrait donc lui trouver un troisième tribunal en trois ans, après Nanterre et Bordeaux. Une péripétie qui permettrait encore de gagner du temps puisque les éventuels nouveaux juges d'instruction devraient reprendre le dossier, relire les dizaines de milliers de pages, vérifier que la procédure est complète... Ce travail pourrait prendre des mois alors que les trois juges bordelais étaient sur le point de clore l'instruction.