Bettencourt : Sarkozy contre-attaque

L'ancien président a fourni au juge en charge de l'affaire une copie de son agenda 2007 pour se défendre des accusations de financement illégal de sa campagne présidentielle victorieuse.
L'ancien président a fourni au juge en charge de l'affaire une copie de son agenda 2007 pour se défendre des accusations de financement illégal de sa campagne présidentielle victorieuse. © Reuters
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'ancien président a donné une copie de son agenda 2007 au juge.

Depuis samedi matin, Nicolas Sarkozy ne bénéficie plus de l'immunité présidentielle. Il a choisi cette occasion pour "se défendre des accusations portées publiquement à son encontre depuis de nombreux mois" : l'ancien président de la République a fourni au juge en charge de l'affaire Bettencourt une copie de son agenda 2007, révèle le Journal du Dimanche.

Le but est de démontrer que les "prétendus rendez-vous secrets" de Nicolas Sarkozy au domicile des époux Liliane et André Bettencourt n'ont "matériellement pas pu avoir lieu". C'est ce qu'explique son avocat, Me Thierry Herzog, dans une lettre accompagnant la copie de l'agenda adressée au juge Jean-Michel Gentil, qui enquête sur un possible financement illicite de la campagne 2007 de l'ancien président.

"Une unique visite"

Thierry Herzog relève ainsi que l'agenda de celui qui était alors ministre de l'Intérieur comporte "une unique visite" chez les Bettencourt, le 24 février 2007 à 12 heures et "pendant environ 20 à 25 minutes". Mais il met en cause l'aspect "impromptu" de la visite évoquée par deux témoins, estimant en substance qu'un ministre très escorté comme Nicolas Sarkozy à l'époque passe difficilement inaperçu.

En revanche, l'avocat "dément catégoriquement", agenda à l'appui, le témoignage d'un ancien chauffeur, qui situait un rendez-vous entre le 27 mars et le 5 avril. De même, il estime "matériellement impossible" le rendez-vous du 26 avril 2007 qui figure dans le journal intime de François-Marie Banier, l'ancien ami de Liliane Bettencourt, et qui y évoquait une "demande d'argent".

"Mettre un terme à ces allégations"

Insistant sur le fait que tous les déplacements de Nicolas Sarkozy étaient à cette époque "sous le contrôle des fonctionnaires de polices chargés d'assurer sa sécurité", Me Herzog assure que la mise à disposition de l'agenda, dont l'original a été placé chez un huissier, va permettre de "mettre un terme à ces allégations infondées et lever toute incertitude".

Le nom de Nicolas Sarkozy est évoqué dans cette affaire depuis 2010 et le témoignage de l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout. Elle avait affirmé que l'ex-gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, lui avait réclamé, début 2007, 150.000 euros qu'il disait vouloir remettre à Éric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy.