Bettencourt : Sarkozy chez le juge Gentil

Devant le tribunal de Bordeaux, les journalistes guettent la sortie de l'ancien président
Devant le tribunal de Bordeaux, les journalistes guettent la sortie de l'ancien président © MAXPPP
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avec Guillaume Biet , modifié à
L'ex-président est entendu au Palais de justice de Bordeaux depuis jeudi matin.

Le contexte. L'ancien président de la République est convoqué dans le volet "abus de faiblesse" de l'affaire Bettencourt par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil, en charge du dossier. La probable présence de son avocat pendant l'audition signifie, selon les observateurs, que le juge pourrait mettre Nicolas Sarkozy en examen à la fin de leur entretien.

Néanmoins, le magistrat pourra aussi décider de le placer simplement sous le statut de "témoin assisté". Un statut beaucoup moins lourd mais qui permettrait tout de même à Nicolas Sarkozy d'avoir accès au dossier.

Les dernières infos. C'est une audition-fleuve qui se déroule depuis jeudi matin au palais de justice de Bordeaux. Nicolas Sarkozy est depuis 12 heures dans le bureau du juge Jean-Michel Gentil, rappelle Guillaume Biet, envoyé spécial d'Europe 1. 

Nicolas Sarkozy est arrivé au tribunal de Bordeaux, peu après neuf heures, dans un grand monospace aux vitres teintées et aux rideaux baissés, avait constaté Guillaume Biet

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Peu de temps après, c'était au tour de l'avocat de l'ex-président de la République de faire son arrivée.  

Quelques minutes auparavant, son avion s'était posé à l'aéroport de Bordeaux où l'attendaient une foule de journalistes.

L'activité du tribunal restait "normale" alors que l'audition de Nicolas Sarkozy avait débuté, le journaliste d'Europe 1 sur place ne constatant qu'une sécurité "légèrement renforcée".

La procédure. Le juge souhaite confronter l'ancien président aux déclarations de l'ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout. Cette dernière avait déclaré à la police en juillet 2010 s'être vu réclamer 150.000 euros en liquide par l'ancien homme de confiance des Bettencourt, Patrice de Maistre, début 2007, celui-ci assurant vouloir les donner à Eric Woerth, alors trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy.

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Jean-Michel Gentil veut aussi savoir des échanges d'argent ont été effectués  lors des visites que Nicolas Sarkozy rendait à cette époque à l'héritière de l'Oréal et à son mari. L'ancien chef de l’État n'a reconnu qu'une seule visite à leur domicile pendant la campagne, en février 2007.

En 2010,  la première réaction "à chaud" de Nicolas Sarkozy sur cette affaire (Vidéo Ina.fr) :

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Dans la même semaine de cette première convocation, le nom de Nicolas Sarkozy est également apparu dans d'autres dossiers dont la justice a été saisie. Une enquête préliminaire sur les sondages commandés par l’Élysée de 2007 à 2012, pendant la présidence Sarkozy, a ainsi été récemment ouverte à la suite d'une plainte déposée par l'association anti-corruption Anticor. Nicolas Sarkozy pourrait donc aussi être entendu dans ce nouveau dossier. 

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Par ailleurs, deux autres enquêtes sur de possibles financements occultes de campagnes électorales, la sienne en 2007 et celle d'Edouard Balladur en 1995 - dont il fut le porte-parole -, pourraient le menacer.