Bactérie : les graines proviendraient d'Italie

Les graines suspectes seraient finalement originaires d'Italie.
Les graines suspectes seraient finalement originaires d'Italie. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Reste que le mystère autour de l'origine de la bactérie E.coli est entier à Bordeaux.

Beaucoup de questions persistent autour de la bactérie E.coli à l'origine de l'hospitalisation de plusieurs personnes de la région bordelaise depuis jeudi dernier. Après la piste britannique, il semble désormais que les graines germées mises en cause dans la contamination "proviennent d'Italie", a indiqué lundi le directeur du magasin Jardiland où elles ont été achetées. Au total, selon un dernier bilan officiel, 9 personnes sont touchées, dont deux nouveaux cas d’hospitalisation signalés lundi.

Une souche identique à l'E.coli "allemande"

Ces graines ont ensuite été mises à germer au centre de loisirs pour la petite enfance de Bègles, en Gironde, où elles ont été consommées durant une kermesse le 8 juin par au moins six personnes, sur dix ayant présenté des cas de diarrhée sanglante à Bordeaux au cours des derniers jours. Ces graines de fenugrec, de moutarde et de roquette avaient dans un premier temps été vendues au magasin Jardiland de Villenave d'Ornon, en Gironde, par la société britannique Thompson et Morgan par conditionnements de cinq ou dix sachets, a indiqué Nacho Parra, directeur de la jardinerie. "Thompson et Morgan a acheté les graines en cause en Italie", a-t-il rapporté sur la base d'une "fiche de traçabilité".

Mais il a fait part de ses "doutes que cette contamination soit venue de ces graines. Le mode de culture peut tout changer, selon l'eau utilisée, il se peut qu'il y ait eu un problème d'arrosage", a-t-il dit. L'antenne régionale de l'Institut de veille sanitaire va lancer cette semaine une enquête épidémiologique auprès des quelque 200 participants à cette kermesse, selon un communiqué de l'Agence régionale de Santé (ARS). La direction départementale de la protection des populations va quant à elle recueillir des "éléments de traçabilité" dans le magasin Jardiland pour savoir "combien de sachets sont en stock, combien sont dans la nature et tenter de savoir quelles sont les personnes qui ont acheté ces graines pour leur demander de les ramener", a indiqué le directeur départemental Yves Charles.

Les derniers résultats bactériologiques des patients hospitalisés, connus pour trois personnes, ont toutefois déjà confirmé une infection par E. Coli producteur de la même souche "retrouvée dans le cadre de l'épidémie survenue en Allemagne", précise le communiqué de l'ARS.

L'origine de la bactérie indéterminée

Mais le mode de transmission de cette bactérie reste inconnu. Jeanne Brugère-Picoux, professeure à l'école vétérinaire d'Alfort, a souligné lundi sur Europe 1 qu'on ne connaissait pas l'origine de la nouvelle bactérie Eceh O104 H4, et qu'il fallait en connaître "le réservoir animal pour comprendre la contamination des végétaux".

Cependant, l'experte en sécurité alimentaire a rappelé que l'eau de baignade est l'hypothèse classique de contamination via les bovins dans les colibacilles entérohémorragiques, à laquelle appartient cette nouvelle bactérie. La contamination fécale de la ferme à la table, via les bovins, est classique. Pour s'en préserver, il est recommandé de se laver les mains et d'éviter la contamination par les plans de travail quand on prépare des végétaux ou un steak, a détaillé Jeanne Brugère-Picoux.