BP a négligé les signaux d’alerte

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Par trois fois, des signes ont annoncé un incident imminent sur la plateforme pétrolière qui a explosé.

La marée noire aurait pu être évitée, si BP avait été plus vigilant. Le groupe britannique a ignoré par trois fois des signaux avertissant d'un danger, dans l'heure qui a précédé l'explosion sur la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril. C’est ce qu’ont révélé des élus américains mardi. Une information que le directeur général de BP Tony Hayward a confirmé mercredi en reconnaissant sur CNN que "toute une série de défaillances" étaient apparues avant l'explosion de la plate-forme.

Selon les représentants Henry Waxman et Bart Stupak, citant un rapport interne à BP, 51 minutes, 41 minutes et enfin 18 minutes avant le drame, des signaux se sont déclenchés sur la plateforme pour avertir les employés d'un danger. Mais ces signaux ont été ignorés. Une explosion a finalement secoué la plateforme et fait 11 morts. L'installation a sombré deux jours plus tard, le 22 avril.

De la boue et du ciment

Sur le terrain, la compagnie pétrolière se préparait toujours mercredi à injecter du ciment dans le puits de pétrole qui continue de fuir à 1.500 m de profondeur, mais reconnaissait n'avoir que deux chances sur trois de parvenir à arrêter la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

Le groupe pétrolier britannique a réuni mercredi les têtes pensantes de BP pour donner, ou non, le feu vert à l'opération. La procédure est baptisée "top kill" en anglais. D'un bateau mouillant en surface, une solution faite d'eau, de matières solides et de barite, un minerai, est injectée à très haute pression dans deux conduits qui mènent à la valve anti-explosion, d'où s'échappent le pétrole et le gaz.

Si l'opération permet de réduire la pression, BP compte ensuite couler un bouchon de ciment pour colmater la fuite. Au cas où cette tentative échouerait, le groupe envisage d'autres opérations mais pas avant la fin du mois.

Obama en Louisiane

La Maison-Blanche a annoncé mardi que Barack Obama se rendra vendredi en Louisiane afin d'"évaluer" les opérations de lutte contre la marée noire. Ce sera le deuxième déplacement du président américain dans la région depuis le début de la crise.

Interrogée mardi par la chaîne américaine ABC pour savoir si cette catastrophe constituait la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, la responsable des questions d'environnement à la Maison-Blanche, Carol Browner, a répondu : "malheureusement, je crois qu'il n'y a aucun doute là-dessus".