Le MV Wakashio transportait 3.800 tonnes d'huile lourde et 200 tonnes de diesel lorsqu'il a heurté le 25 juillet un récif à Pointe d'Esny. 1:01
  • Copié
Capucine Rouault, édité par Ugo Pascolo
Alors que la coque du vraquier qui s'est échoué au large de l'île Maurice menace de céder, versant par là même des milliers de tonnes d'hydrocarbure dans l'eau, les habitants sont inquiets. Si la coque du MV Wakashiro cède, se sont des milliers de tonnes d'hydrocarbures qui vont déferler sur les côtes.  

"On essaye de rester positif, mais quelque part on se prépare au pire." Deux jours après avoir commencé à recevoir de l'aide de la France pour lutter contre la marée noire qui pollue les eaux et les côtes de l'île Maurice depuis fin juillet, Davina Boleuck reste inquiète. Cette salariée d'un club de plongée, et volontaire pour nettoyer les plages polluées de son île, n'arrête pas de fixer le vraquier qui s'est échoué le 25 juillet dernier sur le récif de Pointe d'Esny. Elle espère que le MV Wakashio ne répande pas les quelques milliers de tonnes d'huile lourde et centaines de tonnes de diesel qu'il reste dans ses cales. 

"La météo n'est pas en notre faveur"

Comme une épée de Damoclès, le "bateau continue à craquer", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1. "La météo n'est pas en notre faveur, le vraquier [japonais battant pavillon panaméen, ndlr] s'est échoué sur la partie de la côte la plus exposée au vent et aux vagues, et comme il est contre un récif, il tape dessus et commence à être endommagé. Avec les fissures sur sa coque, il risque de se briser" et de déverser les 3.000 tonnes d'hydrocarbures qui ne se sont pas encore écoulées dans les eaux de ce joyau écologique, connu pour ses sites de conservation classés internationalement. "Si le navire se casse en deux, la situation sera incontrôlable", confirme de son côté Vassen Kauppaymuthoo, un océanographe et ingénieur environnemental.

Faute de pouvoir évacuer la cargaison du navire par hélicoptère, ou de pouvoir mettre en place un d'un système flottant de retenue autour du vraquier, une "équipe de professionnels" tente de déplacer le fioul "dans des cales plus sécurisées, à l'avant du bateau", explique Davina Boleuck. "S'ils arrivent à faire ça, les dégâts vont être vraiment limités." Alors, elle "espère, prie" pour que tout se passe au mieux. Et en attendant, comme des milliers d'autres habitants, elle tente de limiter tant bien que mal la marée noire qui menace son île en tressant avec d'autres des barrages flottants en chanvre et en tissu.