Affaire des fadettes : qui est qui ?

Philippe Courroye a été mis en examen mardi.
Philippe Courroye a été mis en examen mardi. © MAXPPP
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DECRYPTAGE - Europe1.fr précise le rôle de chacun dans l'affaire des écoutes de journalistes.

Le feuilleton Bettencourt est encore loin d'être terminé. Ultime déclinaison en date d'une affaire vieille de plus de six mois : la mise en examen mardi de Philippe Courroye, procureur de la République de Nanterre, pour les écoutes ordonnées des quatre journalistes du Monde. Europe1.fr revient sur le rôle de chacun dans cette épineuse affaire.

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Philippe Courroye : Procureur de Nanterre, Philippe Courroye a délivré des réquisitions fin 2010 afin que la police examine les factures détaillées – les "fadettes" – de quatre journalistes du Monde pour identifier leurs sources sur l'enquête Bettencourt. L'enquête de ce proche de Nicolas Sarkozy a été jugée illégale début décembre par la Cour de cassation. Mardi, Philippe Courroye a été mis en examen pour "collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal et illicite" et pour "violation du secret des correspondances".

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Isabelle Prévost-Desprez : Ancienne proche de Philippe Courroye, la magistrate avait en charge le dossier Bettencourt à Nanterre jusqu'au dépaysement de l'affaire en octobre 2010 à Bordeaux. A travers l'écoute de journalistes, Philippe Courroye voulait vérifier si sa collègue était responsable des fuites dans la presse.

Sylvia Zimmermann : La juge de 54 ans est réputée aussi discrète que ses affaires sont médiatiques. Doyenne des juges d'instruction du Palais de justice de Paris, c'est elle qui a mis en examen le procureur Philippe Courroye mardi. En octobre, elle en avait fait de même avec Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI). En charge parallèlement du brûlant dossier Rio-Paris, elle a aussi mis Airbus et Air France en examen…

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Bernard Squarcini : Le patron de la DCRI a été mis en examen mi-octobre pour "atteinte au secret des correspondances, collecte illicite de données et recel de violation du secret professionnel". Concrètement, il lui est reproché d'avoir orchestré ces écoutes sans l'accord impératif préalable de la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS).

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Frédéric Péchenard : Le chef de la police nationale a été mis en cause par Bernard Squarcini dans l'affaire des écoutes de journalistes. Les deux hommes auraient décidé "d'un commun accord" d'examiner les fadettes. Ce que Frédéric Péchenard semble avoir assumé à demi-mot. En septembre, il avait expliqué avoir demandé à la DCRI "d'identifier le haut fonctionnaire qui, soumis au secret professionnel et ayant un accès direct à des documents confidentiels, divulguait des informations confidentielles". Il n'a pas été mis en examen.

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Eric Woerth : A l'origine de l'enquête, et donc des écoutes, se trouve Eric Woerth. L'ancien trésorier de l'UMP a été accusé au printemps 2010 d'avoir reçu 150.000 euros en liquide au printemps 2007 pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il aurait reçu la somme des mains de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et employeur à l'époque de Florence Woerth, sa femme.