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Louise Sallé
Fin 2021, la France découvrait qu’en 70 ans, 330.000 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles dans l'Église. Peu après, une instance de réparation des victimes voyait le jour, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr).

Après plus d’un an de travail, l'Inirr dresse son bilan dans un rapport annuel publié ce jeudi. En tout, 190 personnes ont obtenu réparation financière. Une goutte d’eau au regard de l’ampleur du phénomène de la pédocriminalité dans l’Église ? 190, cela paraît peu… Mais cette instance n’a reçu que 1.200 demandes d’indemnisation. Les dossiers sont examinés au cas par cas.

Des viols répétés sur plusieurs années dans plus de la moitié des cas 

Marie Derain en est la présidente. "Il s'agit de viol dans plus de la moitié des situations, et de viols qui se sont répétés pendant plusieurs années", précise-t-elle. "Ce qui est proposé depuis le début, c'est un accompagnement qui va au-delà de la simple réparation financière, et cette démarche individualisée demande du temps", justifie-t-elle..

L’Inirr reçoit en moyenne huit demandes par semaine, en provenance de deux tiers d'hommes et un tiers de femmes, dont l’âge se situe autour de 60 ans. La demande de Stéphane, violé à 13 ans, a ainsi été envoyée en mars 2022. "J'ai reçu une réponse de l’Inirr en octobre", explique-t-il. "J'avais peur qu'ils m’aient oublié, mais on a pu parler de tout ce que j'avais vécu…", décrit Stéphane.

Un montant perçu, à reverser dans les soins psychologiques

"J'ai reçu un peu d'argent en décembre, et je vais continuer à parler de ce que j'ai vécu, des souffrances et des traumatismes, avec un psychologue-trauma", poursuit-il. "Mais ça coûte assez cher, donc l’argent perçu va peut être me servir pour ça". Le montant moyen perçu par les victimes s’élève à 37.000 euros. Et parmi elles, 40 ont reçu la somme maximale, de 60.000 euros.