Des face à face tendus ont eu lieu sur les Champs-Élysées, dimanche.
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Le 14-Juillet a été marqué par des violences. Près de 300 personnes ont été interpellées. "Les appels au calme ne servent à rien", déplore sur Europe 1 Christophe Rouget, commandant de police et secrétaire général adjoint du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure.
INTERVIEW

Gilets jaunes, 14-Juillet, victoire de l'Algérie : ce week-end a été marqué par de nombreuses manifestations publiques... qui ont donné lieu à de nombreux dénombrements. Plus de 280 personnes ont été interpellées dimanche, suspectées de dégradations ou de confrontations avec les forces de l'ordre. Voitures brûlées, jets de projectiles ou de mortiers d'artifice, dégradation du mobilier urbain... La police a recensé cette année 434 débordements, contre 225 l'an passé. D'où une question qui se pose aujourd'hui : ne pouvait-on pas anticiper ce chaos ?

"Il était difficile de mettre des forces de l'ordre partout en France"

"On avait un cocktail de manifestations pour lequel il était difficile de mettre des forces de l'ordre partout en France. On a fait le maximum pour intervenir dans les centres-villes mais malheureusement, les policiers ne peuvent pas intervenir partout", estime Christophe Rouget, commandant de police et secrétaire général adjoint du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, invité lundi d'Europe 1.

Pour Christophe Rouget, les violences du 14-Juillet sont désormais "traditionnelles". Et cette année, sont venus s'ajouter des dénombrements liés aux festivités qui ont suivi la qualification de l'Algérie en finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). "La communauté algérienne est la plus nombreuse en France, sans doute près de deux millions de personnes. Donc effectivement, lors des matches avec l'Algérie, il y a des phénomènes qui sont plus importants. Et on a aussi, malheureusement, des jeunes qui en profitent, parfois, pour dégrader et montrer, parfois, leur haine de la France. Et c'est bien triste", regrette le commandant de police.

"Des phénomènes de foule, d'alcoolémie, de jeunesse"

"C'est difficile. On appelle tous à des soirées de calme, que le foot reste une grande fête, mais mal c'est appels ne servent à rien", enchaîne Christophe Rouget. Comment éviter que cela se reproduise, par exemple vendredi, lors de la finale de la CAN opposant l'Algérie et le Sénégal ?

"Il faut prévoir des services d'ordre conséquents, mais malheureusement les forces de l'ordre ne pourront pas être partout", prévient le policier, qui en appelle aussi aux villes. Elles pourraient mettre en place "des fans zones, des endroits pour regarder le match et le fêter en toute sécurité". Mais il reconnaît également : "Cela reste difficile, car il s'agit de phénomènes de foule, d'alcoolémie, de jeunesse. Il y a beaucoup de jeunes hommes qui, lorsqu'il fêtent ces victoires, sont plein d'excès".