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13-Novembre : "Nous avions des schémas d'intervention qui dataient des années 70-80"

Manon Fossat . 2 min

Alors que le procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris s'ouvre mercredi devant la Cour d'assises de la capitale, Georges Fenech, ancien président de la Commission parlementaire sur ces attentats, était l'invité d'Europe Matin lundi. Il est notamment revenu sur les failles des services de renseignement révélées par l'enquête. 

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'ouvre cette semaine à Paris. Celui-ci s'annonce historique, six ans après les attaques qui ont fait 130 morts dans la capitale. Au total, 20 personnes y seront jugées, dont 14 présentes, pendant 140 jours d'audience. Georges Fenech, ancien magistrat et ex-député LR était l'invité des Coulisses de l'info sur Europe 1 lundi matin. L'ancien président de la Commission parlementaire sur les attentats de 2015, qui publie le livre Bataclan, Paris, Stade de France, le procès, aux éditions Rocher, est revenu sur les failles des services de renseignement et sur les changements opérés depuis ces attaques.

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Le Bataclan, "un épisode impensable"

"Nous n'étions pas prêts, un épisode comme au Bataclan était impensable. Nous avions des schémas d'intervention qui dataient des années 70-80 et qu'il a fallu entièrement revoir. Par exemple, devant le Bataclan vous aviez dès les premières minutes les primo-intervenants sur place mais ils n'étaient ni équipés, ni formés et n'avaient pas l'autorisation d'entrer en milieu confiné. Il leur fallait attendre les forces d'élite", a-t-il expliqué. "On en a donc tiré les conséquences et désormais toutes les Bac de France (brigades anti-criminalité) sont formées pour intervenir immédiatement", a poursuivi Georges Fenech. 

L'ancien président de la Commission parlementaire sur les attentats du 13-Novembre est également revenu sur l'audition de Reda Hame en juillet 2015, ce jihadiste français qui avait été recruté en Syrie par le coordinateur des attentats et avait fait état d'un projet d'attaque contre une salle de concert. "Il avait fait d'autres déclarations qui ont toutes été vérifiées. Ce n'était pas un fantaisiste, il fallait le prendre au sérieux. Seulement le problème était de savoir où, quand et comment. Et malheureusement, personne n'a fait le rapprochement avec un procès verbal qui datait de 2009 dans lequel la DCRI mentionnait que le Bataclan était visé comme un projet d'attentat", a-t-il expliqué. "Ça a été un des points sensibles de notre enquête", a ajouté Georges Fenech.

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Des infiltrations à travers les filières migratoires

La majorité des terroristes du 13-Novembre étaient des revenants passés par la route des migrants qui partait de Syrie. Pour l'ex-magistrat, ce risque d'entrée sur le territoire est toujours présent mais la France et ses pays frontaliers sont mieux préparés. Frontex, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, a en effet été renforcée de 10.000 effectifs et a désormais accès au fichier Schengen. "Pour autant le risque zéro n'existe pas et on sait qu'il y a des infiltrations à travers les filières migratoires donc il faut renforcer les contrôles", a-t-il affirmé.

Il est enfin revenu sur l'importance du procès qui va se tenir mercredi, pour les victimes et la reconstruction de leur famille d'abord, ainsi que pour les 14 accusés qui y assisteront et sont "totalement impliqués" dans ces attentats, qui n'auraient "pas pu avoir lieu sans eux". 

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