A Marseille, la température de l'eau dépasse largement les normales de saison. 1:47
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Nina Pavan, édité par Romain Rouillard , modifié à
L’eau de la méditerranée est actuellement de trois à cinq degrés au-dessus des normales de saison. 28 degrés relevés à Nice et Bonifacio ou encore 27 dans la rade de Marseille. Une chaleur qui ne ravit pas forcément les vacanciers et qui entraîne des conséquences désastreuses pour la biodiversité marine. 

Sur le pourtour méditerranéen, les touristes opèrent le même constat. L'eau de la mer est particulièrement chaude ces derniers temps. Au large de Marseille, le thermomètre affiche jusqu'à 28 degrés alors qu'il ne devrait pas excéder 23 en temps normal. Alors que certains étaient venus en nombre se rafraîchir pour faire face à la canicule qui sévit sur la Provence, ils ressortent de l’eau parfois un peu déçus. "Je suis venue chercher de la fraîcheur, je ne l’ai pas trouvée", regrette Stéphanie au micro d'Europe 1.

Décevantes pour les baigneurs, ces canicules sous-marines sont avant tout très problématique d'un point environnemental. La mer Méditerranée, l'un des dix hotspots de biodiversité au monde avec ses espèces endémiques nombreuses, est un écosystème très fragile. Ces températures auront bientôt un impact sur la pêche.

La biodiversité des eaux, menacée 

En effet, c'est dans les fonds rocheux peu profonds que l'eau est la plus riche en oxygène, grâce à la photosynthèse. Une zone d'ordinaire appréciée des poissons qui viennent y pondre leurs œufs. "Mais si ces petits fonds rocheux sont exposés à des températures particulièrement extrêmes, les poissons adultes vont également disparaître au fur et à mesure. On va perdre une génération de poissons puisque les œufs n'auront pas été déposés au bon endroit. Donc on aura des conséquences à plus long terme avec des baisses de rendement de pêche", explique Charlie Mathiot, coordinateur scientifique de la Fondation PureOcean.  

Le réchauffement de l'eau permet, en revanche, la colonisation de l'espace par des espèces exotiques comme le Poisson Lion, aussi connu sous le nom de rascasse volante, "particulièrement vorace", selon Charlie Mathiot. De quoi menacer très sérieusement la biodiversité locale.