Ocean Cleanup : le Néerlandais qui veut dépolluer les océans se lance plus tôt que prévu

Ocean Cleanup, Boyan Slat crédit : KOEN VAN WEEL / ANP / AFP
Plutôt que de déployer une seule barrière attachée au fond de l'océan, l'Ocean Cleanup sera constitué de plusieurs systèmes mobiles © KOEN VAN WEEL / ANP / AFP
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avec AFP , modifié à
Grâce à des innovations, le scientifique espère nettoyer 50% de la grande plaque de déchets du Pacifique d'ici cinq ans. 

Un Néerlandais qui veut nettoyer les océans des déchets plastiques a annoncé jeudi qu'il se lancerait dans les douze prochains mois au lieu de 2020, comme prévu à l'origine, grâce à une amélioration technologique de son projet.

S'attaquer au "continent de plastique". Avec "Ocean Cleanup" ("nettoyage des océans", en anglais), Boyan Slat entend se servir des courants marins pour collecter les cinq billions de déchets en plastique provenant de bouteilles ou de sacs qui flottent dans les océans. Des années de recherches sur son invention l'ont notamment mené à effectuer la première observation aérienne de la plus grande plaque de déchets dans le Pacifique qui se situe entre Hawaï et la côte californienne.

"Il faut agir comme le plastique". À l'origine, Boyan Slat comptait déployer une barrière de 100 km en forme de "V", l'arrimer au fond marin et l'équiper d'un filet s'enfonçant dans l'eau pour collecter les déchets. Mais des ingénieurs avec lesquels il travaille comptent désormais remplacer cette unique barrière par "une flotte de plusieurs petits systèmes", plus rentable et plus efficace, comme il l'a expliqué lors d'une présentation à Utrecht, aux Pays-Bas.

Une trentaine de barrières mesurant d'un à deux kilomètres de long seront mises à l'eau. Elles ne seront pas attachées au fond marin, mais à une ancre flottante de douze mètres de long qui évoluera dans l'eau avec les déchets en plastique, au gré des courants. "Pour attraper le plastique, il faut agir comme le plastique", a lancé Boyan Slat lors de sa présentation.

Un nettoyage plus rapide. Grâce à ces innovations il espère nettoyer 50% de la grande plaque de déchets du Pacifique d'ici cinq ans, contre 42% en dix ans comme prévu à l'origine. Plusieurs tests ont été réalisés en mer du Nord, près des côtes néerlandaises, sur un petit prototype de 100 mètres de long installé en juin dernier.

Le plastique un danger pour les animaux et l'homme. D'après "Ocean Cleanup", huit millions de tonnes de plastique viennent polluer les océans chaque année. La majorité s'accumule dans des "soupes plastiques", un mélange de déchets de tailles diverses. Entraînés dans les cinq principales gyres, des courants marins circulaires, les déchets s'agglutinent et forment d'énormes plaques avec le temps. Ces "continents" de plastique sont un fléau pour les espèces marines et, à terme, pour l'Homme.

Dauphins et phoques s'y empêtrent, s'étranglent et se noient tandis que les tortues ingèrent les sacs car elles les prennent pour des méduses. Décomposées en petites particules néfastes pour la santé, ces matières entrent ensuite dans la chaîne alimentaire.