Les deux astronautes de SpaceX doivent rentrer ce week-end. 1:52
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Guilhem Dedoyard , modifié à
La capsule SpaceX doit revenir sur Terre ce week-end. Jean-François Clervoy, ancien astronaute de l'Agence spatiale européenne explique sur Europe 1 en quoi ce retour, menacé par les conditions météorologiques défavorables est très attendu et va donner une nouvelles dynamiques au voyages spatiaux.

SpaceX est censé faire son grand retour sur Terre ce week-end. Pour Jean-François Clervoy, ancien astronaute de l'Agence spatiale européenne cet amerrissage, qui pourrait être retardé de quelques heures par la météo, marque le début "d'une nouvelle ère de service de transport et d'échange d'équipage de l'ISS, sur des bases commerciales privées".

"Le retour, c'est aussi critique que la montée"

SpaceX va devoir réaliser un nouvel exploit. Après un vol réussi vers la station spatiale internationale en mai dernier, la capsule doit désormais redescendre sur terre. Or comme l'explique Jean-François Clervoy, "le retour, c'est aussi critique que la montée, ce n'est jamais une formalité, même avec un vaisseau comme le Soyouz, qui a plus de 50 ans d'existence. C'est toujours délicat parce qu'il faut rentrer avec le bon angle dans l'atmosphère, au bon endroit. Jusqu'au dernier moment le bouclier thermique doit bien marcher, l'orientation du vaisseau doit bien être pilotée."

À cela s'ajoute les conditions climatiques. En Floride, où doit atterrir SpaceX, un ouragan menace. "La météo est toujours un facteur de décision finale. Lors mes propres vols, mon retour a été décalé de quelques orbites ou quelques jours. Là ils ont sept sites d’atterrissage prévus sur une très grande zone donc avec un peu de chance il y aura quelques zones qui seront favorables et jusqu'au dernier moment SpaceX et la Nasa se réservent le droit de reporter le retour". Le décrochage est pour l'instant prévu ce soir.

"Une capsule extrêmement moderne"

Jean-François Clervoy explique que "contrairement à tous les vaisseaux de type capsule, dont on extrait les astronautes dès qu'ils touchent le sol. Là l'équipage va rester dans la capsule jusqu'à ce qu'elle soit treuillée sur le pont d'un navire." Plus largement, "c'est une capsule extrêmement moderne dans laquelle on fait beaucoup plus confiance aux ordinateurs qu'auparavant, puisqu'il n'y a pas d'interrupteur. C'est une capsule très automatisée avec très peu de possibilités d'intervention pendant la montée, y compris en orbite. Mais s'il faut prendre les commandes en manuel, c'est possible". 

Mais c'est autre chose qui devrait révolutionner le transport spatial, si l’amerrissage se passe bien : "C'est la première fois qu'un vaisseau de type capsule est censé être réutilisé, le seul avant celui, c'est la navette spatiale américaine. Il s'agit d'une capsule dérivée de la capsule dragon, qui ne faisait que du cargo automatique et qui elle était utilisée plusieurs fois". De quoi révolutionner le transport spatial car, "si tout se passe bien, le premier vol avec un équipage de rechange de l'ISS aura lieu en septembre et nous aurons en mars prochain deux Américains, un Japonais et un européen, un Français : Thomas Pesquet", précise Jean-François Clervoy.