1:20
  • Copié
, modifié à
Au micro de Pierre de Vilno, sur Europe 1, Jean-Baptiste Desbois, le directeur général de la Cité de l’espace à Toulouse, évoque les coulisses du voyage d'Apollo 11 sur la Lune.
INTERVIEW

Ce week-end marque le cinquantième anniversaire des premiers pas de l’homme sur la Lune. Le 19 avril 1969, Apollo 11 entrait en orbite lunaire, après 76 heures de voyage depuis la Terre. Le 21 juillet, à 3h56 minutes, Neil Armstrong devenait le premier homme à fouler notre satellite naturel. "Cette empreinte est totalement magique", s’émerveille au micro de Pierre de Vilno sur Europe 1, Jean-Baptiste Desbois, le directeur général de la Cité de l’espace à Toulouse.

À l’occasion des célébrations organisées autour de cette incroyable épopée, ce spécialiste de la conquête spatiale évoque trois anecdotes autour des premiers pas de l’homme sur la Lune

Après avoir descendu l’échelle du module lunaire, Neil Armstrong a attendu avant de marcher sur la Lune

"Quand Armstrong est descendu de l’échelle, il n’a pas tout de suite mis le pied sur la Lune. Il a d’abord mis le pied sur les coupelles qui supportent les pieds du module. Ça lui permettait d’avoir un site d’observation." De là, l’astronaute décrit longuement aux opérateurs de la Nasa le sol poussiéreux de la Lune. "Tout cela était totalement préparé en amont. […] Quelques minutes plus tard, il met le pied sur la lune, et pose la première empreinte", poursuit Jean-Baptiste Desbois. Avec une phrase passée à la postérité : "Un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant pour l'humanité."

La première chose qu'on fait les hommes sur la Lune ? Ramasser des cailloux

"C'est la toute première chose qu’ils font, dès qu’ils mettent le pied sur la Lune : immédiatement, ils prennent des roches car ils craignent de devoir repartir d’urgence. […]", explique le patron de la Cité de l’espace.

"Sur l’ensemble des missions lunaires, d’Apollo 11 à Apollo 17, c’est-à-dire en trois ans, plus de 300 kilos de roches lunaires ont été ramenées sur Terre. Elles sont stockées à Houston. Un certain nombre de ces roches est déposé dans des labos pour des analyses, d’autres sont exposées au public." Comme celle qui se trouve à la Cité de l’espace, ramenée par Apollo 15 en août 1971.

Jusqu’au dernier moment, personne ne savait si les astronautes avaient survécu à leur mission

"La capsule est récupérée par les marins de l’US Navy. A ce moment-là, on ne sait pas s’ils sont vivants." Et pour cause, les communications ont été coupées avec la rentrée dans l’atmosphère terrestre. Ainsi, les techniciens avaient de grosses incertitudes sur la manière dont s’était comportée la capsule pendant cette étape périlleuse du retour.

"Il n'y avait aucun élément de secours, tout était en une seule unité", rappelle notre spécialiste. "Il n’y avait pas de 'redondance' comme on dit dans l’aéronautique, c’est-à-dire d’éléments de secours, parce qu’il fallait aller vite." Le président Kennedy avait en effet demandé à la Nasa d’envoyer un homme sur la Lune avant 1970, et face aux avancées des Soviétiques, la course à l’espace ressemblait moins à un marathon qu'à un sprint. "Il y avait une énorme angoisse chez les Américains : que les Soviétiques le fassent avant eux."