A quoi sert la fleur plantée dans l'espace ?

Alain Cirou est le consultant scientifique d'Europe 1. 1:03
  • Copié
M.S. , modifié à
Les zinnias plantés par les astronautes de la Station spatiale internationale ont pour but d'étudier les effets de la gravité, selon le journaliste Alain Cirou.
INTERVIEW

Elle a un cœur marron, de larges pétales orangés et des feuilles vertes… Pourquoi diable les astronautes de la Station spatiale internationale ont-ils planté ce flamboyant zinnia dans l’espace ? Selon Alain Cirou, il s’agit d’étudier et de comprendre les effets de l’apesanteur sur les plantes.

"Jouer avec la gravité". "Leur intérêt [de ce type de fleur, NDLR], c’est qu’elles sont assez hautes sur tige, entre 20 et 40 cm. Faire pousser une tige dans l’espace, ça veut dire jouer avec la gravité", a expliqué le directeur de la rédaction du magazine du magazine Ciel et espace mardi dans la Matinale d’Europe 1. Ces zinnias ont été plantés dans une petite serre, avec un substrat de nutriments, dans des conditions similaires à celles de la Terre, mis à part l’absence de la gravité. Cette expérience doit aussi permettre d’observer le comportement de l’eau. "Comment se disperse l’eau à partir du sol dans l’espace ?", résume le consultant scientifique d’Europe 1.

Un verger dans l'espace encore loin.Après des salades et ces zinnias, la prochaine étape sera la plantation de tomates et de pommes de terre. Mais la possibilité de vivre en autonomie dans l’espace est encore loin. "Si un équipage de cinq personnes avait pour objectif d’être en partie autonome pour la nourriture sur Mars, il faudrait trois personnes à temps plein pour le jardin", expose Alain Cirou. Faire pousser des végétaux dans l’espace reste un défi : il faut maîtriser la lumière et la chaleur, avec des diodes luminescentes allumées dix heures par jour, mais aussi les nourrir, les soigner et les maintenir à la bonne température.

Un soutien pour les astronautes. Ces plantes ont aussi une utilité psychologique pour les astronautes ; elles les réconfortent et leur rappellent la Terre. Le journaliste évoque "cet accompagnement végétal" dont ils ont besoin. Avant de rappeler que l’idée n’est pas si nouvelle : dans Le petit prince, Antoine de Saint-Exupéry avait imaginé une rose sur un astéroïde.