Des nouvelles mesures pour les visites dans les Ehpad entrent en vigueur, certains les jugent inapplicables (photo d'illustration). 1:23
  • Copié
Jihane Bergaoui, édité par Guilhem Dedoyard
A la veille de la Fête des mères, de nouvelles mesures de visite dans les Ehpad entrent en vigueur. Des mesures strictes dictées par l'ARS, mais que certains directeurs d'établissement trouvent inapplicables. L'un d'entre eux s'est confié anonymement au micro d'Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Les Ehpad sont pris entre deux feux. D'un côté, une demande d'assouplissement de la part des familles des résidents, et de l'autre, des règles strictes de l'agence régionale de santé pour lutter contre le coronavirus. Pour les patrons de ces établissements, l'équation peut être difficile à résoudre. C'est ce dont témoigne, pour Europe 1, un patron d'Ehpad souhaitant rester anonyme. "C'est vrai que ça nous met en difficulté et je dirais d'autant plus le personnel qui vit aussi cette pression, à la fois des familles et des autorités", confie-t-il.

"Des injonctions paradoxales de l'ARS"

Le problème selon ce directeur d'Ehpad ce sont les attentes contradictoires. "Aujourd'hui on est au milieu des familles qui souhaiteraient vraiment un allègement, un assouplissement du déconfinement et dans le même sens malheureusement on a des injonctions paradoxales de l'ARS qui nous indique qu'il faut aller vers un déconfinement mais dans le cadre d'un respect strict des protocoles proposés et ils sont draconiens", déplore-t-il.

Des mesures sanitaires strictes qui mettent parfois le personnel en difficulté car "il nous est difficile de pouvoir respecter au sens strict l'ensemble de ces protocoles, on nous demande, encore une fois, l'impossible", selon ce directeur. Après plusieurs mois de crise sanitaire, "c'est un petit peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase, on ne se sent pas accompagnés en fait. Et ce que l'on regrette, finalement, c'est qu'on a la sensation que nos autorités, donc l'agence régionale de santé, ouvrent le parapluie et font reposer les responsabilités sur nous."  De quoi créer un certain malaise : "c'est très regrettable pour nous, on en souffre".