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Séverine Mermilliod
Antoine Audouard, écrivain et ancien directeur des éditions Robert Laffont, était l'invité de Matthieu Belliard à l'occasion de la journée mondiale de l’AVC. Victime d'un accident vasculaire-cérébral en 2012, il a raconté son expérience dans le livre "Partie gratuite". 
INTERVIEW

Pour la journée mondiale de l'AVC, Matthieu Belliard a reçu dans la matinale d'Europe 1 Antoine Audouard, écrivain et ancien directeur des éditions Robert Laffont. Victime d'un accident vasculaire-cérébral en 2012, ce dernier a témoigné avec humour dans le livre Partie gratuite. "Je n'ai pas du tout compris ce qui m'arrivait", confie-t-il au micro d'Europe 1. "J'étais conscient, j'ai entendu mon fils qui m'appelait, je lui ai répondu... Sauf que lui n'entendait pas. Heureusement qu'on n'habitait pas loin d'un bon hôpital. Je n'arrêterai jamais de remercier les gens qui s'occupent de nous autres, les médecins, infirmiers, aides-soignants, j'ai une reconnaissance infinie pour ces professions."

"Je me dit que je suis un gros veinard"

Après un AVC, "on peut s'installer dans une espèce de tristesse dépressive, ce qui n'a pas été mon cas", ajoute l'auteur. "Dans un premier temps vous pensez juste à rester en vie. Après, quand on se réveille, on ne se demande pas 'est-ce que je vais encore écrire', mais 'est-ce que je vais marcher'." Ecrire a malgré tout été la manière pour Antoine Audouard de partager son vécu, et il a réussi à "taper le mot 'fin' (de son livre) avec l'index gauche", souligne-t-il. "Je me dit que je suis un gros veinard, quand je pense à l'autre option, il y a un peu plus de sept ans le 28 juin 2012, qui aurait été 'je suis mort'...[...] Donc tout ce qu'il y a à côté c'est franchement magique. Je n'ai pas pensé une seule seconde à me plaindre de quoi que ce soit."

L'écrivain rappelle finalement que, si "on ne redevient pas comme avant", "l'essentiel n'est pas le pourcentage de ce qu'on a récupéré, mais c'est d'être à 100% de ce qu'on a aujourd'hui".