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Antoine Terrel
Dans un rapport publié en début de semaine, l'Organisation mondiale de la Santé assure que les effets nocifs de la cigarette électronique ne font "aucun doute". Invité jeudi d'Europe 1, le tabacologue Bertrand Dautzenberg reconnaît la nocivité de ces appareils, mais continue de penser qu'ils réduisent le risque par rapport aux cigarettes classiques. 
INTERVIEW

La cigarette électronique continue de diviser le monde de la médecine. Alors que certains experts préconisent son utilisation pour parvenir à réduire sa consommation de tabac, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) assure dans un rapport rendu public en début de semaine que les cigarettes électroniques sont sans "aucun doute" dangereuses pour la santé. Invité jeudi d'Europe 1, le tabacologue Bertrand Dautzenberg estime que le texte de l'OMS est "partiel et partial". 

Dans son rapport, l'Organisation mondiale de la Santé relève qu'il n'y a pas assez de preuves selon lesquelles les cigarettes électroniques aident les consommateurs de tabac à arrêter de fumer. Les vapoteurs sont même davantage susceptibles de fumer des cigarettes conventionnelles, note-t-elle. Ces appareils "sont particulièrement risqués" pour les adolescents et créent "des risques significatifs pour les femmes enceintes car elles peuvent altérer le développement du foetus", écrit encore l'OMS. Vapoter accroît en outre les risques de contracter des maladies cardiaques ou d'être victime de complications pulmonaires. 

"Les cigarettes électroniques réduisent considérablement le risque"

"Je suis tout à fait d'accord, les cigarettes électroniques sont un produit nocif", reconnaît d'entrée l'ancien pneumologue à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, "mais infiniment moins que la cigarette". Or, ajoute-t-il, "comme les cigarettes électroniques sont utilisées dans 99% des cas par des fumeurs et dans moins de 1% pour des non-fumeurs, elles réduisent considérablement le risque. En plus, la cigarette électronique est un produit d'arrêt du tabac souvent utilisé pendant quelques mois, alors que le tabac est utilisé pendant des années". 

Selon Bertrand Dautzenberg, la cigarette électronique "présente une réduction du risque qui n'est pas prouvée parfaitement par toutes les études adéquates car c'est un produit nouveau". Mais, regrette-t-il, "il n'y a aucune raison de taper dessus comme c'est fait dans le rapport de l'OMS", qu"il qualifie de "papier très partiel et très partial".