Tritium dans la Loire : probablement un problème de méthodologie de prélèvement

L'hypothèse d'un rejet par une source autre qu'EDF est "difficile à consolider", estime l'IRSN. (Photo d'illustration)
L'hypothèse d'un rejet par une source autre qu'EDF est "difficile à consolider", estime l'IRSN. (Photo d'illustration) © AFP
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Europe1.fr avec AFP
Les experts jugent qu'un "problème lié à la méthodologie de prélèvement" est "l'hypothèse la plus vraisemblable" après la découverte de taux élevés de tritium dans la Loire, a estimé jeudi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui poursuit son enquête, a estimé jeudi que le niveau anormal de tritium mesuré dans la Loire cette année est vraisemblablement lié à un problème de méthodologie des prélèvements.

Les centrales ont le droit de rejeter du tritium

L'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) avait annoncé en juin, au terme d'une campagne de mesure, un niveau élevé de tritium (isotope radioactif de l'hydrogène), notamment à Saumur. Faisant le point sur ses investigations dans une note d'information, l'IRSN a estimé "peu vraisemblable" qu'il s'agisse d'un incident dans le processus des rejets des centrales nucléaires d'EDF, qui sont plusieurs le long de la Loire. Les centrales ont le droit de rejeter du tritium dans la limite de seuils fixés par les autorités.

L'hypothèse d'un rejet par une source autre qu'EDF est pour sa part "difficile à consolider". Les experts jugent qu'un "problème lié à la méthodologie de prélèvement" est "l'hypothèse la plus vraisemblable". Plus spécifiquement, la cause la plus probable réside dans des prélèvements en dehors de la zone dite de "bon mélange", c'est-à-dire dans laquelle la concentration en tritium est homogène.

Nouvelle campagne de mesure

"À la date de détection par l'ACRO du pic de concentration à Saumur, la principale source d'écart entre la mesure issue de la surveillance régulière et le modèle serait à attribuer principalement à un retard dans l'homogénéisation des rejets issus de la centrale de Chinon", indique l'IRSN.

L'institut compte poursuivre son enquête, avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en lançant une nouvelle campagne de mesure dans des conditions "aussi proches que possibles" de celles ayant conduit à la mesure de l'ACRO à Saumur (en hiver, dans une période de basses eaux).