docteur 3:14
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Manon Fossat
L'étude annuelle de Meilleurtaux.com, dévoilée en exclusivité par Europe 1 et "Le Parisien" mardi, révèle que la hausse des tarifs des complémentaires santé pousse certaines personnes à réduire leurs dépenses et donc à être moins bien prises en charge. Une augmentation qui entraîne également une disparité de plus en plus forte entre les départements.
INTERVIEW

La complémentaire santé coûte de plus en plus cher, notamment pour les seniors. Et cela dépend de là où ils habitent. Un 16e département - le Val-de-Marne - a en effet franchi la barre des 3.000 euros annuels à débourser, soit 500 euros de plus que dans le Morbihan. Et cette augmentation des tarifs a également un impact sur la population puisque de nombreux Français sont prêts à être moins bien pris en charge pour réduire leurs coûts, comme en atteste une étude de Meilleurtaux.com, révélée mardi par Europe 1.

Pour son porte-parole, Fabien Soccio, invité mardi d'Europe Midi, ces disparités s'expliquent essentiellement par les pratiques et les habitudes de consommation. "Dans les centres-villes, on va avoir des dépassements d'honoraires, des prix libres pour certains médicaments qui peuvent être plus élevés qu'ailleurs, ainsi qu'un recours aux soins plus fréquent. De ce fait, on a des indemnités versées par les organismes de complémentaires santé qui sont non seulement plus régulières, mais aussi plus importantes en termes de montants. Et la conséquence est l'ajustement des cotisations et des primes", a-t-il expliqué.

Imposer un plafond ?

Les conclusions de l'étude posent donc de réelles questions sur l'accès aux soins. "Ça coûte de plus en plus cher donc c'est un budget de plus en plus conséquent et qui, forcément, vient grignoter sur d'autres dépenses", a poursuivi Fabien Soccio. De là à imposer un plafond ?

Ce qui est certain pour l'expert, c'est que des discussions doivent être entamées sur ce point. "On va rapidement avoir besoin de se mettre tous ensemble autour de la table et de discuter de ces éléments-là, que ce soit le gouvernement, les professionnels de la santé ou les complémentaires santé. Parce qu'effectivement, on a déjà 1,6 million de Français et Françaises qui renoncent aux soins. Et chaque année, les prix font partie des causes de ce renoncement aux soins", a-t-il posé avant d'assurer que de plus en plus d'entre eux vont être concernés.

Pour autant, Fabien Soccio se veut rassurant quant aux seniors et estime que l'on ne peut pas non plus parler de "business du grand âge". "Les assureurs n'en profitent pas nécessairement. Mais effectivement, plus l'on vieillit, ou plus on a recours aux soins et plus les dépenses de santé sont importantes. Donc on a de plus en plus d'indemnités versées par les complémentaires santé, et à ce titre, elles ajustent les tarifs."

La semaine dernière, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a une nouvelle fois appelé les mutuelles à ne pas augmenter leurs tarifs. Et il est désormais possible pour les assurés d'en changer en cours d'année.