Aux États-Unis, de plus en plus de personnes s'injectent un antidiabétique pour maigrir. 1:23
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Yasmina Kattou, édité par Laura Laplaud
Aux États-Unis, de plus en plus de personnes s'injectent un antidiabétique pour maigrir. Ces personnes se piquent à l'Ozempic et diffusent les vidéos sur les réseaux sociaux. L'Agence du médicament et l'Assurance maladie annoncent une surveillance renforcée de ce produit, car en France aussi, le médicament est détourné de son utilisation.

C'est un phénomène qui explose outre-Atlantique : pour perdre du poids, des personnes s'injectent un antidiabétique, appelé l'Ozempic. Les hashtag liés à l'Ozempic rassemblent plus de 500 millions de vues sur le réseau social TikTok. Des femmes, qui bien souvent sont loin d'être en surpoids, et qui prônent une perte de poids rapide grâce aux injections.

En France, l'Agence nationale du médicament (ANSM) et l'Assurance maladie ont annoncé mercredi la "surveillance renforcée" de l'Ozempic, expliquant que "des remontées de terrain font état d'un usage détourné". Si le phénomène est plus limité qu'aux États-Unis, il existe bel et bien en France. 

Sur 215.000 patients soignés avec de l'Ozempic, plus de 2.000 sont non diabétiques

L'ANSM estime que sur 215.000 patients soignés avec de l'Ozempic, plus de 2.000 sont en réalité non diabétiques. Pourtant, l'Ozempic peut avoir des conséquences grave sur la santé pour les personnes qui l'utilisent en guise de coupe-faim. "On s'expose à des risques inconnus, à des risques immédiats qui sont les risques gastro intestinaux habituels comme les nausées, les vomissements, les diarrhées, les douleurs abdominales. Mais aussi des risques à plus long terme beaucoup plus graves, comme des pancréatites ou bien des cancers de la thyroïde si le médicament est pris à dose importante ou pendant très longtemps", Isabelle Yoldjian, directrice médicale à l'ANSM. 

L'ANSM craint par ailleurs que cet usage détourné ne créer une pénurie. "Utiliser ce traitement chez des gens qui n'en ont pas besoin, c'est potentiellement faire en sorte que les patients diabétiques n'en ai plus lorsqu'ils en auraient besoin", poursuit-elle au micro d'Europe 1. Pour stopper ce phénomène, les autorités sanitaires invitent les pharmaciens à signaler toute ordonnance suspecte.