Le gras peut aussi être utile au corps humain. 16:46
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Le gras, s’il peut être dangereux en cas d’obésité, recèle aussi de nombreux bienfaits, selon la docteure Laurence Plumey. La nutritionniste a assuré vendredi sur Europe 1 qu’il faut même "considérer le gras comme un organe, au même titre que le foie ou les reins".
INTERVIEW

Pendant le confinement, les Français ont pris en moyenne près de 2,5 kilos. Avec l’été qui arrive (et le déconfinement), nombreux sont ceux qui font désormais la chasse aux bourrelets. Mais si vous culpabilisez d’avoir pris du poids, la docteure Laurence Plumey va vous rassurer : oui, le gras peut aussi être source de bienfaits.

"Il faut arrêter de considérer le gras comme quelque chose de nuisible qui n’a rien à faire dans notre corps et dont il faut se débarrasser. Il faut considérer le gras comme un organe, au même titre que le foie ou les reins", assure la nutritionniste, vendredi après-midi dans l’émission Sans rendez-vous sur Europe 1. "Le gras est un organe qui nous habite depuis notre naissance, qui nous accompagne toute notre vie et qui nous accompagnera jusqu’au bout", explique-t-elle.

Une fonction de stockage d’énergie, mais pas uniquement

En moyenne, chaque personne a environ une dizaine de kilos de gras en réserve, qui a une fonction essentielle de stockage. "Le gras est l’élément qui stocke le plus d’énergie sous le plus petit volume, puisque un gramme de graisse peut stocker neuf calories. Je vous laisse imaginer le nombre de calories que représentent dix kilos de graisse dans notre corps. Ça nous permettrait, en gros, de tenir une quarantaine de jours en jeûnant", estime la nutritionniste.

"Mais le gras n’a pas que pour rôle de stocker de l’énergie. C’est le gras qui communique avec le cerveau, le foie, le cœur. Au niveau du cerveau, le gras intervient dans nos sensations de satiété, c’est-à-dire que quand le gras se développe trop, il envoie un messager au cerveau qui dit qu’il y a assez de calories. C’est un organe qui s’auto-régule lui-même", raconte, admirative, l’auteure du livre Le monde merveilleux du gras.

Le gras, indispensable pour le développement des bébés

Laurence Plumey a également expliqué les différences entre les hommes et les femmes, qui ont naturellement plus de gras dans le corps. "Le gras va représenter à peu près 20 à 25% du corps d’une femme, soit 10 à 15 kilos pour une femme d’environ 60 kilos. Génétiquement, la femme est prédisposée à assurer la survie de l’espèce, donc à mettre au monde un enfant. Ses gènes fonctionnent très bien à l’économie, et il y a un stockage d’énergie qui peut servir en cas de famine à nourrir le bébé", constate la nutritionniste.

"Les femmes ont un peu plus de graisse au niveau des cuisses car cette graisse est très sensible aux hormones sexuelles, c’est la réserve de graisse prévue pour donner un petit coup de calories supplémentaires si besoin était pour le développement du bébé", poursuit-elle. "L’homme a en revanche besoin de moins de gras. Il a plutôt pour fonction d’aller chercher la nourriture, il a besoin d’être musclé et d’avoir peu de graisse."