Pour Gérald Kierzek, plusieurs freins à l'élaboration de la pilule masculine demeurent 1:06
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Des chercheurs américains ont annoncé de nouvelles avancées dans l'élaboration d'une pilule pour hommes. Mais de nombreuses contraintes demeurent.

Comme les femmes, les hommes pourront-ils bientôt prendre une pilule contraceptive quotidienne ? "Il y a des résultats prometteurs, mais ça n'est pas pour demain", a estimé le docteur Gérald Kierzek, jeudi, dans la Matinale d'Europe 1. Il y a quelques jours, des chercheurs américains de l'Université du Minnesota ont annoncé de nouvelles avancées dans la formulation chimique d'un tel contraceptif.

Sans impact sur la fertilité à long terme. "Le principe, c'est le même que la pilule pour femme : c'est une administration d'hormones qui vont bloquer la formation de spermatozoïdes", a expliqué le docteur Kierzek. Comme la pilule féminine, ce contraceptif masculin devrait être réversible, c'est-à-dire sans impact sur la fertilité après l'arrêt de la pilule, et sans effet sur la libido.

Intégrer la pilule dans le quotidien des hommes. Le docteur Kierzek identifie "deux contraintes scientifiques" dans l'élaboration de la pilule masculine. "Il faut qu'elle soit prenable par voie orale, et qu'elle soit durable dans le temps." Le premier critère implique que le contraceptif soit soluble, pour pouvoir être avalé chaque jour et mieux intégré dans le quotidien des hommes. "La contraception masculine existe déjà de manière injectable", souligne en effet le docteur Kierzek, mais elle est très peu répandue car trop contraignante. "Il y a un équilibre à trouver", poursuit-il.

Une contraception parmi d'autres. Quand peut-on espérer voir cette pilule arriver sur le marché ? "Les scientifiques ont du mal à la mettre au point, on est plus sur un effet d'annonce", estime le docteur Kierzek, soulignant l'existence de "freins sociologiques et psychologiques". Si cette pilule était commercialisée, "ses conditions de prise modifieraient son efficacité", souligne le médecin. Comme la pilule féminine, elle pourrait alors rejoindre l'éventail de contraceptifs disponibles. "A chaque individu, à chaque contrainte de vie, il y aura une contraception adaptée", conclut le docteur Kierzek.