«On est retourné au temps de la dictature» : ces vaccinés divisés face au pass vaccinal

manifestation anti-pass
S’il a été mal reçu par de nombreux non-vaccinés qui ont défilé, samedi, dans les rues de France, le pass vaccinal est aussi mal perçu par certains vaccinés. © DAMIEN MEYER / AFP
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Thibaud Hue, édité par Solène Leroux
Ce lundi, le pass vaccinal est mis en application. Les personnes n’ayant pas leur schéma vaccinal complet ne pourront plus accéder aux lieux où le pass sanitaire était déjà demandé comme dans les bars, les restaurants ou les lieux de loisirs. Désormais, un test antigénique ou PCR ne suffit plus. Une mesure qui divise, même au sein des vaccinés.

Publié au Journal officiel dimanche matin, le décret d’application de la loi instaurant le pass vaccinal pour lutter contre le Covid-19 achève sa mise en application ce lundi. Une contrainte supplémentaire pour les personnes non-vaccinées ou qui n’ont pas fait leur troisième dose à temps. En effet, il leur sera désormais impossible de présenter un test PCR ou antigénique pour se rendre dans les bars, les restaurants ou les lieux de loisirs comme le cinéma, la salle de sport et le musée.

Un pass vaccinal synonyme de soulagement

Pour certaines personnes vaccinées, cette mesure est un soulagement. Fabrice l’attendait depuis longtemps, fatigué par les restrictions sanitaires : "C’est une bonne chose. Si on veut en sortir, il faut qu’il y ait une majorité de gens vaccinés. On a moins de liberté à cause d’eux, à cause d’une minorité de gens." Comme lui, Christelle espère également que le dispositif sera enfin un moyen de retrouver la vie d’avant : "À choisir, je préfère ça plutôt qu'être confinée à la maison. Cela permet aussi d’avoir encore accès aux magasins, aux restaurants et ça me semble normal", confie-t-elle.

"Je trouve ça inadmissible !"

Mais ce nouveau pass ne fait pas l’unanimité. S’il a été mal reçu par de nombreux non-vaccinés qui ont défilé, samedi, dans les rues de France, il est aussi mal perçu par certains vaccinés. "Je ne comprends pas qu’on oblige les gens à se vacciner, c’est discriminatoire. Plus aucune sortie, plus aucun loisir, c’est punitif comme loi", fustige Yohann, révolté. Anaïs a le même avis. Elle juge le dispositif trop violent : "C’est limite. On est retourné au temps de la dictature. On est dans un pays qui prône la liberté pour tous, je trouve que c’est inadmissible !" Ces réfractaires au pass vaccinal espèrent au moins qu’il sera suspendu après le 31 juillet, sa date limite.