Obésité adolescent foyer spécifique photo de 2004. 1:22
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Virginie Riva, avec AFP, édité par Mathilde Durand
Une dernière étude révèle que l'obésité continue de progresser en France, particulièrement chez les 18-24 ans. Le nombre de cas a doublé en huit ans. Plusieurs facteurs sont mis en cause : sédentarité, stress, consommation de produits transformés... et tout cela a été aggravé par l'épidémie de Covid-19. 

Une évolution inquiétante. L'obésité a continué de progresser ces dernières années en France et concerne désormais près d'un adulte sur six, tandis que le surpoids recule légèrement, atteignant 30% de la population. Voilà la conclusion d'une nouvelle étude, ObEpi-Roche, qui évalue aussi pour la première fois l'obésité infantile. L'enquête souligne notamment le doublement des cas d'obésité et de surpoids en huit ans chez les 18-24 ans : le chiffre est passé de 5,4% de personnes souffrant d'obésité ou de surpoids à 9,2%.

Plusieurs facteurs, aggravés par la pandémie

Les causes sont relativement connues : départ du domicile parental, consommation de produits transformés, faute de savoir cuisiner. En cause également, le stress des études. Mais la pandémie n'est pas étrangère non plus à cette augmentation, comme l'explique Mélanie Delozé, diététicienne et secrétaire générale de la Ligue contre l'obésité.

"La plupart [de ces jeunes] se sont retrouvés tout seul dans des petits appartements, sans pouvoir aller pratiquer d'activité physique. Et puis il y a eu des difficultés financières", décrypte-t-elle. "Pour les personnes qui souffrent d'obésité, il y a eu une rupture de soins. Les consultations diététiques, psychologiques, l'activité physique adaptée et la prise en charge médicale ont complètement été arrêtées pendant la crise sanitaire." L'isolement en famille, pour ceux qui connaissaient déjà des troubles, a également pu empirer les choses durant le confinement.

Un tiers des 2-7 ans en surcharge pondérale

Deuxième phénomène qui pourrait aussi paraître très inquiétant : un tiers des 2-7 ans est en surcharge pondérale. Mais le message de l'association est clair à ce sujet, il ne faut surtout pas dramatiser. Les courbes ont tendance à réduire naturellement à partir de 8 ans, avec la croissance. Il faut donc laisser les enfants tranquilles et ne surtout pas imposer de régimes.

L'enquête, baptisée ObEpi-Roche, était réalisée tous les trois ans, à l'initiative du laboratoire pharmaceutique Roche entre 1997 et 2012. La Ligue contre l'obésité l'a relancée avec l'institut de sondage Odoxa et la Chaire santé de Sciences-Po, afin de disposer à nouveau d'une "source fiable sur l'évolution" de l'obésité. Elle a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 9.598 adultes, de 542 adolescents de 15 à 17 ans et de 1.642 enfants de moins de 15 ans, interrogés par Internet du 24 septembre au 5 octobre 2020.