Des chercheurs sont parvenus à trouver un vaccin pouvant permettre de limiter la propagation de la maladie de Lyme. 1:26
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Yasmina Kattou, édité par Loane Nader // crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP , modifié à
Un vaccin innovant, ciblant le microbiote des tiques, a été expérimenté pour diminuer leur infection par la bactérie et ainsi de limiter la propagation de la maladie de Lyme. L'institut de recherche pour l'agriculture a collaboré avec l'Anses et l'École nationale vétérinaire d’Alfort pour parvenir à développer ce vaccin au fonctionnement particulier.

Les tiques représentent le premier vecteur de maladies pour les animaux et le deuxième pour les humains. La maladie la plus connue, Lyme, est causée par une bactérie, portée par la tique. Un vaccin innovant, ciblant le microbiote des tiques, a été expérimenté pour diminuer leur infection par la bactérie. Les travaux ont été réalisés par l'institut de recherche pour l'agriculture, en collaboration avec l’Anses et l’École nationale vétérinaire d’Alfort, dont les résultats sont parus dans la revue "Microbiome". Mais ce vaccin a un fonctionnement pour le moins particulier. 

"On peut arriver à l'éradication"

On peut en quelque sorte le qualifier de vaccin inversé : il ne protège pas de la maladie de Lyme, mais il empêche la tique de réinfecter quelqu'un d'autre. Pour leur expérience, les chercheurs l'ont injecté à des souris, ce qui leur a permis de développer des anticorps contre la bactérie Borrelia, dont est porteuse la tique. Et lorsque la souris vaccinée se fait mordre, les anticorps vont interagir et modifier le microbiote de la tique afin de la protéger contre la bactérie Borrelia. Lors d'une prochaine morsure, elle ne devrait donc pas transmettre de maladie.

Une nouvelle approche dont se félicite Alejandro Cabezas Cruz, auteur de cette étude. "Si vous combinez la vaccination classique avec le vaccin anti-microbiote, on peut arriver à l'éradication des maladies transmissibles par vecteur". Cette découverte offre de nouvelles perspectives pour lutter contre la maladie de Lyme, pour laquelle aucun traitement n'existe aujourd'hui. Cette stratégie de vaccination pourrait aussi s'appliquer aux maladies transmises par les moustiques, comme la dengue, zika ou encore le paludisme.