Maladie de Lyme : 59 patients portent plainte et dénoncent des collusions avec les labos

Les avocats comptent réunir à terme 300 plaignants atteints de la maladie de Lyme.
Les avocats comptent réunir à terme 300 plaignants atteints de la maladie de Lyme. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
Les plaignants dénoncent de possibles conflits d'intérêts entre les autorités sanitaires et les laboratoires, avec des tests non-fiables.

Une soixantaine de personnes atteintes de la maladie de Lyme ont déposé une plainte jeudi à Paris, qui dénonce de possibles conflits d'intérêts entre les autorités sanitaires et les laboratoires. "59 plaignants sont déjà enregistrés sur 152 malades pour cette première vague", ont déclaré les avocats Julien Fouray et Catherine Faivre, qui ont déposé cette plainte contre X au pôle santé publique du parquet de Paris.

L'Agence du médicament visée. Selon leurs conseils, les plaignants et l'association Lyme Sans Frontière réclament une enquête visant notamment l'Agence du médicament (ANSM) et le Centre national de référence de Strasbourg, dont ils pointent le manque de vigilance face à des tests jugés non fiables. Cette plainte, dont le projet avait été annoncé mi-décembre, dénonce de possibles faits de "conflits d'intérêts", "violation des règles d'indépendance en matière d'expertise", "trafic d'influence", "abus de biens sociaux et recel", "corruption" et "mise en danger de la vie d'autrui", ont détaillé Mes Fouray et Faivre.

Cinq laboratoires poursuivis. Les avocats, qui comptent réunir à terme environ 300 plaignants, ont jusqu'ici entamé uniquement des procédures en responsabilité civile contre cinq laboratoires (DiaSorin, BioMérieux, Siemens, Euroimmun et Bio-Rad) afin d'obtenir des dommages et intérêts. Ils les accusent de ne pas avoir suffisamment informé le public sur le manque de fiabilité des tests de diagnostic qu'ils commercialisent.

Une première plainte en février 2017. Ces procédures, toujours en cours, "ont permis de réunir des éléments sur les possibles conflits d'intérêts et collusions entre des responsables des autorités sanitaires et les fabricants", a expliqué Me Faivre. Cette plainte pénale vient s'ajouter à celle déposée à Paris en février 2017 par une malade résidant dans le Cantal. Défendue par un autre avocat, Philippe Meilhac, elle avait porté plainte, également à Paris, mais pour "tromperie aggravée".