Longévité, peau du visage... Le sport favorise-t-il le vieillissement ?

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Alexandre Dalifard / Crédit photo : FIRAS ABDULLAH / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
Il n'est pas rare d'entendre que le sport à haute intensité pourrait avoir des conséquences sur le corps et notamment le vieillissement. Pour l'occasion, le docteur Alexandre Marchac, invité dans l'émission "Bienfait pour vous", délocalisée à Roland-Garros, revient sur cette question et nous donne une réponse.

Trop de sport, tue le sport ? Alors que l'émission Bienfait pour vous se trouve dans les studios d'Europe 1 à Roland-Garros, c'est l'occasion de parler de l'activité physique intense et du vieillissement du corps. Vous avez certainement entendu des personnes dire que faire trop de sport pouvait avoir des conséquences sur la santé. Mais concrètement, est-ce qu'une activité physique trop poussée peut faire vieillir plus vite ? Pour répondre à la question, le docteur Alexandre Marchac, invité aux côtés de Julia Vignali et Mélanie Gomez, explique l'impact du sport sur la peau et la santé.

Attention aux sports extérieurs

La course à pied joue-t-elle sur la forme du visage ? "Non, le footing ne fait pas tomber le visage. Par contre, il peut le creuser. C'est vrai que si vous avez un ami qui s'est mis au marathon récemment, il a perdu une taille de pantalon et son visage a maigri. Pourquoi ? Parce que la graisse de son visage réduit au fond des pommettes. Alors heureusement, on a inventé l'acide hyaluronique", ironise le médecin au micro d'Europe 1.

Le sport est très bien pour la silhouette, mais pour le visage, comme avec la course à pied, cela peut être contreproductif. "Ce sport va améliorer la microcirculation, on va avoir un visage qui est quand même plus hydraté, plus tonique. Et en même temps, il y a le problème de tous les sports en extérieur, notamment le tennis. Ici, c'est dramatique pour le soleil, c'est le premier ennemi des joueurs. À partir de 20 ans, il ne faut jamais être sur les courts sans son SPF 50 et sa casquette, sinon à 50 ans, c'est une peau comme une chaussure toute cramoisie", alerte Alexandre Marchac.

Vivre plus longtemps et en meilleure santé

Présente à Roland-Garros, Europe 1, la radio officielle du tournoi, est au contact des athlètes qui soumettent leur corps à des efforts surhumains. Une question se pose donc : est-ce qu'ils ne s'abîment pas quand même à faire autant de sport ? "Ils peuvent se blesser. Vous avez vu Gaël Monfils qui a dû déclarer forfait à cause de ses blessures au tendon. Et on sait que sur le long terme, ils ont une carrière qui s'arrête finalement parce qu'ils ont des blessures articulaires. Mais au-delà de ça, si on prend sur la longévité, les études montrent que les sportifs vivent mieux que les gens de la population générale", affirme le docteur Alexandre Marchac.

Une étude avait justement été réalisée sur des personnes ayant participé aux Jeux olympiques. 2.400 sportifs français avaient participé à cette grande compétition depuis les années 1948. "On voyait qu'ils avaient 50% de baisse de la mortalité par rapport à la population générale. Ce n'est pas rien", note-t-il. Cela a été confirmé par une grande méta analyse avec 165.000 sportifs professionnels.

Est-ce le même résultat pour tous les sports ? "C'est vrai pour la plupart des disciplines, certaines plus que d'autres. Il y a des sports qui causent des traumatismes, des traumas cérébraux ou des fractures (boxe, rugby). Donc, les sports de force sont les moins bons. En revanche, ce qui est très bon, ce sont les sports d'endurance. Le tennis en fait partie. Il va baisser les risques de problèmes cardio vasculaires et le risque de cancer", précise le médecin. Ces personnes-là vont donc vivre plus longtemps et en meilleure santé. Cependant, le docteur indique qu'entre deux heures et demi et cinq heures de sport par semaine, il y a d'énormes bénéfices sur la longévité des sportifs occasionnels.

Winston Churchill, l'exception ?

Comment expliquer ces personnes qui vivent longtemps sans faire de sport pour autant ? Comme Winston Churchill, mort à 91 ans alors qu'il fumait, buvait et ne pratiquait aucun sport. "Il avait une génétique exceptionnelle. Cela permet de dépasser son potentiel. Mais s'il avait fait du sport, qu'il n'avait pas bu ni fumé, il aurait probablement vécu jusqu'à 100 ans. Ce qu'il faut savoir, c'est que Churchill a vécu les dernières années de sa vie dans un mauvais état, avec des AVC à répétition et à finir dans un fauteuil roulant", précise le docteur au micro d'Europe 1.

La vraie question donc : vos dix dernières années, vous voulez qu'elles ressemblent à quoi ? "Le sport, c'est un composant fondamental pour vivre bien et en bonne santé les dernières années de sa vie", assure Alexandre Marchac.