Le gouvernement veut rembourser les tests d'angine en pharmacie

Les tests en pharmacie pourraient être remboursés à partir du 1er janvier 2020.
Les tests en pharmacie pourraient être remboursés à partir du 1er janvier 2020. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Le gouvernement veut désengorger les cabinets des médecins et lutter contre la surconsommation des antibiotiques. 

L'exécutif veut faciliter l'accès aux tests d'angine. Les tests rapides permettant de vérifier si une angine est virale ou bactérienne pourront être utilisés dans toutes les pharmacies à partir de l'an prochain et seront pris en charge par la Sécurité sociale, a annoncé Matignon lundi matin.

Ce test se fait en appliquant un coton-tige au niveau des amygdales. Si un trait apparaît, l'origine du mal de gorge est viral, si deux traits apparaissent, il est bactérien.  Mais "ce test est insuffisamment utilisé", juge le gouvernement, notamment par les médecins généralistes. Seuls 40% en ont commandé gratuitement en 2017. 

Jusqu'ici, une expérimentation était menée dans 600 pharmacies, mais le coût du test (environ 10 euros) n'était jusqu'ici pas pris en charge par la Sécurité sociale. "D'ici le 1er janvier 2020, les tests TROD angine seront réalisables par les pharmaciens", après une phase de "concertation avec les professionnels de santé" au cours de l'année 2019, a précisé Matignon. En cas de test positif, le pharmacien redirigera le patient vers son médecin traitant pour qu'il lui prescrive des antibiotiques.

Lutter contre le mauvais usage des antibiotiques. Par cette mesure, le gouvernement veut notamment "lutter contre la surconsommation et le mauvais usage des antibiotiques qui conduit au développement de résistances des bactéries", écrit Le Parisien. Et comme le rappelle le quotidien : "les angines correspondent à 10% des prescriptions d'antibios, alors que 80% d'entre elles sont d'origine virale et guérissent avec des antalgiques contre la fièvre et la douleur". Cette mesure permettrait également de désengorger les cabinets des médecins.

Les médecins le refusent. Mais cette décision pourrait agacer les généralistes. "On n'a pas besoin des pharmaciens pour faire des tests dans des conditions qui ne sont pas les bonnes et les interpréter alors qu'ils n'ont pas les connaissances pour cela", explique Pascal Charbonnel, vice-président du collège de la médecine générale, interrogé par RMC. "Ce n'est pas de la démagogie de dire que c'est notre métier et pas le leur. On ne peut pas opposer les professions les unes contre les autres dans ce type de situation". 

"Sur les 4.200 pharmaciens, nous sommes près de 600 à avoir reçu cette formation et être habilités à faire ces tests. Mais c'est une très bonne idée de vouloir aller plus loin", se réjouit de son côté Martial Fraysse, président du conseil régional d’Île-de-France de l'ordre des pharmaciens, dans les colonnes du Parisien