LA QUESTION SEXO - Faut-il redoubler d'efforts pour stimuler un homme qui n'a plus de libido ?

© Pixabay
  • Copié
Lundi, dans l'émission "Sans Rendez-Vous", la sexologue Catherine Blanc répond à une auditrice qui s'inquiète de la baisse de libido de son mari et se demande si elle doit redoubler d'efforts pour le stimuler.
EUROPE 1 VOUS ACCOMPAGNE

Si l'on évoque souvent la baisse de libido des femmes, cela concerne aussi les hommes. Lundi, dans Sans Rendez-Vous, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc explique pourquoi ces derniers peuvent aussi ne pas éprouver de désir et ce qu'il faut faire (ou pas) pour pallier ce déficit.

La question de Nathalie

"Mon mari a une libido qui n'est pas très abondante. Dois-je redoubler de préliminaires, de mises en scène pour la stimuler ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Évidemment, les hommes subissent les mêmes hauts et les mêmes bas que les femmes au niveau de leurs désirs. Alors que les femmes peuvent le masquer, avec une participation malgré tout à la sexualité, les hommes sans érection ne peuvent le cacher. 

Cela s'explique facilement : la fatigue, des préoccupations ailleurs. Pour faire l’amour, avoir du désir, il faut avoir un projet de sexualité, de relation. On peut avoir des doutes quant à soi, un sentiment d’infériorité, vivre des moments douloureux où on est renvoyé à une image négative de soi, ou des conflits dans le couple. Cela peut être aussi l'angoisse de faire l'amour ou la situation qui est inadéquate.

L'erreur est de penser que c'est une histoire de vieillissement. En vieillissant, un tas de problématiques, notamment vasculaires, peuvent être à l’origine d'une difficulté érectile. Cela ne veut pas dire baisse de libido par ailleurs. Mais il suffit d'être bousculé émotionnellement pour que tout cela se désorganise. Et les jeunes hommes sont donc autant atteints. 

La fellation, comme le disait Romain Gary, n'est en aucun cas une méthode de réanimation. Il faut accorder à l'autre d'avoir son corps qui réagit comme il réagit. Bien sûr qu'il peut y avoir une histoire de stimulation, mais c'est aussi une histoire de relation. Il n'y a pas de responsabilité à chercher, ce n'est pas la faute de l'un ou de l'autre. Cette responsabilité est conjointe, puisque c'est une relation."