Plus de la moitié des personnes fragiles se sont faites vacciner contre la grippe l'hiver dernier 1:03
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Mélanie Gomez avec M.R. , modifié à
Les Français sont de plus en plus méfiants vis-à-vis des vaccins mais plus de la moitié des personnes fragiles s'est faite vacciner contre la grippe.
INFO EUROPE 1

La campagne annuelle de vaccination contre la grippe sera lancée par les autorités sanitaires en fin de semaine. Comme chaque année, plus de 10 millions de patients notamment les plus de 65 ans, vont recevoir un bon d'invitation de l'Assurance maladie pour retirer leur vaccin gratuitement en pharmacie. Et contrairement aux autres vaccins dont les Français se méfient, celui contre la grippe a connu une augmentation pendant l'hiver 2015-2016.

Une méfiance vis-à-vis des vaccins. Depuis quelques années, les Français se méfient de plus en plus des vaccins. D'après une récente étude, ils seraient un sur quatre à y réfléchir à deux fois avant de se faire vacciner. Ces six dernières années, on a observé une baisse de 1 à 3% du nombre de personnes à risque vaccinées. En cause, le fiasco du vaccin contre le H1N1, la peur des effets secondaires ou encore un certain flou quant à l'utilité de certains vaccins. Des raisons qui ne concernent pas le vaccin contre la grippe.

Une augmentation parmi les personnes fragiles. À l'hiver 2015-2016, le nombre de personnes à risques vaccinées a passé un nouveau cap positif. Pour la première fois, 50% des asthmatiques, des personnes cardiaques et des personnes âgées se sont faits vacciner. L'année précédente, ils étaient seulement 47%. Et même si la différence est assez ténue, pour les spécialistes, le signal est positif. 

"L'année dernière, on était autour de 57-58%", rappelle Bruno Lina, responsable du centre de référence sur la grippe à Lyon. "Cette année, on est aux alentours de 59-60% dans la population des plus de 65 ans. Ce n'est pas encore une augmentation massive mais c'est très certainement une prise de conscience, pour les personnes qui appartiennent à ce groupe d'âge à risques, que la grippe peut être un problème."

Une grippe particulièrement virulente en 2014-2015. Ce regain d'intérêt pour ce vaccin anti-grippal pourrait s'expliquer par la forte augmentation des décès dus à la grippe à l'hiver 2014-2015. Il y a eu 18.300 décès de plus et notamment parmi les plus de 80 ans. Cela représente 10 fois plus de morts que d'habitude. Un bilan qui a donc marqué la population, mais aussi les médecins qui ont sans doute davantage incité leurs patients à la vaccination.