Les résidents d'un centre non-médicalisé à Bordeaux ont manifesté pour obtenir leurs doses de vaccin (image d'illustration). 1:11
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Alors que 80% des résidents des Ehpad ont reçu une première dose du vaccin contre le Covid-19, ceux de la résidence services seniors Les jardins d’Arcadie à Bordeaux attendent toujours de voir arriver des flacons promis depuis décembre. Vendredi, une cinquantaine de résidents ont manifesté devant leur résidence pour réclamer leur vaccin.

A Bordeaux s'est déroulé un rassemblement pour le moins inattendu. Les résidents d'un centre non-médicalisé à Bordeaux, âgés de 86 ans en moyenne, ont protesté vendredi contre la non-réception de doses de vaccin contre le coronavirus. Avec leurs déambulateurs, ou leurs cannes anglaises, certains dépliaient une banderole quand d’autres accrochaient une pancarte sur leur fauteuil roulant. "Moi, j’ai fait ça en 1968, je ne l'avais jamais fait depuis. Ça m’a donné un élan de jeunesse", lâche Jeanne, l'une des résidentes, au micro d'Europe 1.

Jeanne a appelé au rassemblement. Elle est d’autant plus indignée que tout semble prêt pour administrer les vaccins, du centre de soins au le personnel : "Vous nous apportez les vaccins demain matin et demain soir, tout le monde est vacciné", tempête-t-elle.

Le seul moyen de rompre l'isolement

"Mes filles viennent avec le masque, on se voit de loin, et mes petits enfants ne viennent pas, depuis un an", soupire Geneviève. "C’est pénible, on voudrait maintenant que ça cesse", ajoute-elle, arguant que la vaccination est le seul moyen pour rompre l’isolement.

Les résidents pensaient être prioritaires et qu’on leur livrerait des flacons comme dans les Ehpad. Mais fin janvier c’est la déconvenue : il leur faudra finalement trouver un rendez-vous. "On a loupé le créneau", s’exclame Marc. "Depuis, tous les matins, la première chose que je fais c’est de faire le tour des dix sites de vaccination à Bordeaux pour savoir s’il n'y en pas un qui se libèrerait pour avoir une place !" Sur les 150 résidents, 110 souhaitent se faire vacciner. La Préfecture de Gironde a promis de leur trouver rapidement des doses.