Anticipation des pandémies : des scientifiques suggèrent de s'inspirer de l'antiterrorisme

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Virginie Salmen, édité par Mathilde Durand
Afin d'anticiper les prochaines pandémies, de la même ampleur que le Covid-19, un groupe de scientifiques proposent dans un rapport plusieurs solutions. Selon eux, il serait efficace de surveiller les virus avec les méthodes de l'antiterrorisme. Et surtout, d'arrêter de détruire la nature. 

L'épidémie de Covid-19 circule dans le monde entier, et chaque pays tente de faire face. En France, pour tenter de limiter les contaminations et préserver les capacités des hôpitaux, un second confinement vient d'entrer en vigueur jusqu'u 1er décembre, minimum. Pour tenter de sauver l'économie, le gouvernement multiplie les mesures de soutien augmentant la dette publique. Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, 22 scientifiques de l'IPBES, le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité, livrent un rapport avec des solutions pour anticiper les prochaines pandémies. Et selon leur analyse, il pourrait y en avoir une de cette ampleur tous les dix ans.

La solution consiste à imiter les agents du renseignement avec leur cellule antiterroriste : écouter les rumeurs des maladies émergentes, presque comme on ferait de l'écoute téléphonique, ou encore agir dès que l'on repère un foyer pour le contrôler et l'enrayer au lieu d'attendre que l'épidémie ait atteint une taille critique pour décider de mesures. L'expérience de cette pandémie de coronavirus pourrait également donner de nouveaux réflexes, notamment en matière de coopération internationale.

Ne plus détruire la nature

En parallèle, il faut arrêter de détruire la nature. C'est la condition sine qua non pour éviter ce genre de pandémies à répétition, expliquent  les scientifiques. Concrètement, il faut freiner la destruction des forêts pour les transformer en champs, destinés à l'agriculture. Il faut également éviter de se venger sur le pangolin, que l'on soupçonnait d'être à l'origine du départ de l'épidémie ou encore sur les chauves-souris, vectrices de contamination. Au contraire, il faut leur laisser un espèce vital naturel. Si on enlève une espèce, une autre viendra à sa place. La protection de ces espèces passe également par la réduction du commerce de ces animaux. 

Plus largement, les activités humaines destructrices sont aussi celles qui sont à l'origine du réchauffement climatique. Ce sont de grands changements structurels que demandent ces scientifiques, mais qui permettront à la fois de minimiser le risque de nouvelles pandémies, le réchauffement climatique et la perte de biodiversité. Tout est lié. Dernier argument, économique cette fois : ne rien faire en matière de pandémies coûterait cent fois plus cher que de mettre en place ce système de prévention.