bar 4:32
  • Copié
Nina Droff, Siam Spencer et Manon Fossat , modifié à
Un nouvel allègement des mesures sanitaires débute ce mercredi. Comme promis, les boîtes de nuit, qui ont été parmi les plus pénalisées avec 18 mois de fermeture sur deux ans de crise, rouvrent leurs portes. Manger du pop corn dans une salle de cinéma, un sandwich dans un stade ou un train et boire un verre debout au comptoir d'un bar est également de nouveau possible.

Les Français vont de nouveau pouvoir aller danser. Les discothèques fermées rouvrent ce mercredi, après deux mois de fermeture à cause de la dernière vague de coronavirus. Manger dans une salle de cinéma, un stade ou un train est également de nouveau autorisé, tout comme la consommation debout dans les bars. De quoi réjouir les professionnels du secteur, comme les clients. C'est ce qu'a constaté Europe 1 dans plusieurs établissements parisiens. 

Depuis ce mercredi matin, beaucoup de clients défilent devant les comptoirs et sont ravis de renouer avec ce petit rituel qui leur avait manqué. "Je suis très content parce que c'est vrai que j'aime prendre mon café au comptoir le matin avant d'aller travailler", explique l'un d'eux. "C'est la tradition française, et notamment parisienne d'aller prendre son café debout dans un bistrot", assure un autre.

L'espoir d'une reprise durable

Un petit café qui a pourtant un goût de normalité pour les gérants des brasseries et des bars, comme c'est le cas pour Sébastien, qui a enfin le sentiment de voir le bout du tunnel. "Ca va redynamiser un peu parce qu'avoir un comptoir désert ce n'est pas très vendeur et ça ne donne pas forcément envie de rentrer", constate-t-il. "Et c'est souvent le bonjour du matin pour dire que l'on va venir manger le midi, ou même le verre du soir avec les collègues. On tend vers la fin du Covid donc c'est une bonne nouvelle". Il attend d'ailleurs avec impatience la prochaine étape, à savoir la fin du port du masque dans son établissement.

Du côté des boîtes de nuit aussi la nouvelle est accueillie avec enthousiasme. Pour Christian Jouny, délégué général du syndicat national des discothèques et propriétaire de deux discothèques en Loire-Atlantique, c'est surtout un soulagement. "On est heureux de pouvoir retrouver notre activité. Nous sommes passés au travers d'une crise extrêmement douloureuse. Chacun d'entre nous a perdu sa trésorerie. Chacun d'entre nous s'est endetté très lourdement. Chacun d'entre nous n'attendait qu'une seule chose, c'est de voir cette lueur au bout du tunnel", affirme-t-il, impatient de voir le retour de la clientèle avec une volonté. "Je souhaite que cette fois la reprise soit durable. La dernière fois nous avons eu ce sentiment, mais malheureusement, cinq mois après le gouvernement nous a refermé."

Un début de retour "au monde d'avant"

Invité sur Europe Midi mercredi, l'infectiologue Benjamin Davido, directeur médical référent Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, a estimé que si "l'on revient un peu au monde d'avant" , la partie "n'est pas gagnée d'avance". "Aujourd'hui, il y a plus de 30.000 hospitalisations, ce qui est un chiffre vertigineux, égal à ce qu'on a connu en mars 2020. Donc ça veut dire que ça va prendre du temps pour libérer les lits et pouvoir reprogrammer les patients, que ce soit de chirurgie, de cancérologie et en quelque sorte que l'hôpital puisse revenir totalement au monde d'avant", a-t-il nuancé. Car selon lui, il est difficile d'assurer à l'heure actuelle qu'il n'y aura définitivement plus de restrictions. 

Quant à la perspective de fin de port du masque en extérieur à la mi-mars esquissée par Olivier Véran ce mercredi, Benjamin Davido a tenu à rester prudent mais a estimé qu'il s'agit "d'une date raisonnable". "Je pense qu'il ne faut pas prendre de décisions trop hâtives. Les modèles mathématiques et les indicateurs nous montrent que, probablement, le repli de cette vague devrait apparaître à partir de la mi-mars et de façon plus certaine, fin mars [...] Il faut de la patience et du temps et c'est très important de poursuivre le pass vaccinal pour permettre à des gens qui n'ont pas eu leur 3e dose d'être durablement protégés face à Omicron."