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Damien Mestre, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Tout est mis en œuvre à l'hôpital de Dieppe en Seine-Maritime pour assurer la continuité du service alors que près de 150 soignants sont touchés par le Covid-19 et presque autant de patients. Sur Europe 1, le maire de la ville, Nicolas Langlois, réclame des moyens humains supplémentaires dans tous les services.

L'hôpital de Dieppe est l'un des clusters les plus inquiétants apparus ces dernier jours. Près de 150 soignants et presque autant de patients ont contracté le Covid-19. Une cellule de crise a été mise en place vendredi matin pour tenter de réagir au plus vite et réorganiser les services. "La situation est maitrisée par la communauté hospitalière et par la direction, mais elle est urgente. Elle nécessite que l'on envoie des renforts humains", a réagi le maire de Dieppe, Nicolas Langlois, au micro d’Europe 1 samedi.

Ce matin, les habitants hésitaient encore à se rendre aux urgences de peur d'engorger l'hôpital. "Bien évidement, on n'est pas rassuré. Si on pouvait se soigner nous-mêmes on le ferait", affirme Cyril, à l'entrée des urgences, accompagnant son fils malade. Devant la persistance de ses maux de ventre violents qui ne passent pas depuis trois jours, il s'est rendu à l'hôpital malgré la peur du coronavirus et celle de saturer les services : "Comment faire pour les soulager", s'interroge-t-il. Sur le marché de la ville, une fleuriste raconte au micro d'Europe 1 que "quelques clients ont parlé quand même du virus, il y en a qui ont peur".

Pour d'autres en revanche, la journée a poursuivi son cours normalement. C'est le cas pour Godefroy qui dit ne pas avoir envie de s'arrêter "de vivre normalement". "Si c’est pour après aller remplir les salles d’attente ou des psychothérapeutes, ce n’est pas la peine. Est-ce que c’est bon de manger des médicaments pour dormir ? Non. Alors on vit normalement et puis c’est tout", affirme-t-il.

Pas assez de soignants ?

Alors que près de 10% des agents sont désormais contaminés, la situation est plus tendue que jamais à l'hôpital. Les syndicats demandent au gouvernement une aide nationale après avoir fait appel à tous les soutiens locaux : "Localement, tout ce qu'il était possible de rapatrier a été rapatrié. Libéraux, cliniques privées, les gens qui sont embauchés pour faire des taches peu qualifiées et que l'on peut prendre sans qu'ils soient diplômés...", énumère Bruno Rique, responsable CGT des hospitaliers. Selon lui, il n'y a tout simplement pas assez de soignants à Dieppe pour surmonter cette crise.

Le son de cloche est le même du côté du maire Nicolas Langlois. S'il parle d'une situation "maîtrisée" et encourage les personnes qui en ont besoin à se rendre à l'hôpital pour se faire soigner, il adresse néanmoins un message en forme d'appel à l'aide "à toutes celles et ceux qui peuvent venir prêter main forte aux infirmiers, médecins, aides-soignants aux personnelles administratifs et technique". A Dieppe, le taux d'incidence est de 360 cas pour 100.000 habitants.