Sylvie Brian, directrice à l'OMS, chargée des risques épidémiques et pandémiques appelle à "repositionner le débat en faveur de la santé" 1:40
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Manon Bernard , modifié à
Directrice à l'Organisation mondiale de la santé et chargée des risques épidémiques et pandémiques, Sylvie Briand, appelle, lundi sur Europe 1 à "repositionner le débat en faveur de la santé" face aux contestations contre les restrictions sanitaires. Pour elle, la liberté la plus importante est celle d'avoir la vie sauve.

Les gestes barrières et mesures pour lutter contre le coronavirus nuisent-ils à notre liberté ? Pour Sylvie Briand, invitée lundi à 7h40 sur Europe 1, ces restrictions sont là pour "sauver la vie". La directrice à l'Organisation mondiale de la santé, chargée des risques épidémiques et pandémiques appelle à "repositionner le débat en faveur de la santé". 

"Les stratégies de santé publique ont demandé aux gens de faire des efforts, pour pouvoir collectivement faire face à une menace. Évidemment, on peut penser individuellement que cela entame note liberté. Mais c'est pour protéger la population. Quand on met en place ces mesures, c'est aussi pour empêcher que les gens tombent malade, et meurent. C'est une façon de leur sauver la vie. Je pense qu'il faudrait repositionner le débat plus en faveur de la santé parfois", explique-t-elle. 

Une mise en place plus difficile dans les pays latins

Cependant Sylvie Briand nuance un peu en admettant que les gestes barrières sont éloignés de la culture des pays latins. "Adopter les gestes barrières nous demande plus d'efforts, plus de contraintes. En France, c'est vrai que l'on a tendance, lorsque l'on se dit bonjour à se serrer la main, à se faire la bise. C'est notre mode de vivre-ensemble. Et là on nous demande de mettre une distance physique, qui peut aussi être prise comme une distance sociale, comme un éloignement", décrit-elle. Sylvie Briand fait également la comparaison avec certains pays asiatiques où les habitants sont un peu plus habitués à porter un masque, notamment à cause de la pollution dans les grandes villes. 

Pour elle, il faut clairement "que l'on apprenne à dépasser cela".