Coronavirus : pourquoi l'hypothèse d'un troisième confinement n'est plus un tabou

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Louis de Raguenel, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à

Les contaminations toujours importantes et l'anticipation d'une nouvelle vague après la fête poussent le gouvernement à envisager toutes les hypothèses, et notamment celle d'un reconfinement. Si les modalités sont encore floues, l'idée fait son chemin au sein de l'exécutif.

Malgré le lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus en France, nous n’échapperons pas forcément à de nouvelles restrictions après les fêtes. Dans le Journal du Dimanche, cette semaine, le ministre de la Santé n’exclue pas un troisième confinement : "Nous prendrons les mesures nécessaires si la situation devait s’aggraver car on ne peut pas laisser flamber l’épidémie à nouveau", affirme Olivier Véran.

Deux hypothèses face à une troisième vague

Si le gouvernement n'a pas de date en tête à ce stade, car il attend les données épidémiques des vacances de Noël, l'hypothèse d'un nouveau tour de vis semble en tout cas sérieusement à l’étude. Les nouvelles contaminations restent élevées, autour de 15.000 cas chaque jour, de même que les nouvelles hospitalisations, environ 1.500 quotidiennement. Pas vraiment la décrue espérée par le gouvernement : l’objectif des 5.000 nouveaux cas par jour fixés par le chef de l’Etat s’éloigne, comme l'a reconnu le ministre de la Santé dimanche dans le JDD.

Au sein de l’exécutif, on réfléchit donc à deux hypothèses pour faire face à une troisième vague. Première possibilité, un reconfinement local, comme au début de l'épidémie, avec des modalités qui peuvent évoluer, notamment le retour des attestations, la restriction des déplacements pour des motifs non professionnels et le télétravail généralisé. La région Grand Est pourrait être la première concernée, d'ailleurs le président de la région, Jean Rottner, le souhaite. Deuxième possibilité, un durcissement des mesures actuelles en abaissant par exemple les heures du couvre-feu et en imposant des limitations au brassage de la population.

La question de la réouverture des commerces "non essentiels"

Dans tous les cas la question épineuse des commerces dits "non essentiels" se pose. A fortiori depuis la publication de l’étude du professeur Fontanet, qui a montré qu'une réouverture de ces établissements n’a pas eu d’impact sur la reprise de l’épidémie.

Quoiqu’il en soit, la possibilité d’un troisième reconfinement n’est plus du tout taboue au sein du gouvernement. Plusieurs ministres se demandent d’ailleurs si cette troisième vague n’a pas déjà commencé.