Les hôpitaux ne manquent pour le moment pas de respirateurs mais souffrent de saturation dans le Grand Est 1:54
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Guilhem Dedoyard , modifié à
François Braun, chef de service des urgences du CHR de Metz a assuré que les hôpitaux ne font pour l'instant pas été de "manques de respirateurs". La situation est cependant "préoccupante" dans le Grand Est, nuance le médecin. 

Des hôpitaux saturés mais une situation globalement sous-contrôle dans le Grand Est, c'est le portrait que dresse le professeur François Braun, chef de service des urgences du CHR de Metz. "Pour l'instant il n'y a pas de remontées de manques criants de respirateurs, il y avait quand même pas mal de stock et puis il y a une adaptation qui se fait", a-t-il expliqué sur Europe 1 quelques heures après que le président du Conseil régional Jean Rottner a tiré la sonnette d'alarme, sur Europe 1 également

"Aujourd'hui, la situation est extrêmement tendue et critique en matière de lits de réanimation et en matière de respirateurs, avec des équipes épuisées parce qu'elles font face à des malade qui n'ont de cesse de progresser en nombre", a déclaré Jean Rottner. "Il y a une déprogrammation de leur activité chirurgicale, donc on trouve aussi des capacités de respirateurs dans les blocs opératoires qui maintenant servent à la réanimation, mais nous suivons ça de manière extrêmement attentive." "Par notre réseau Samu Urgences de France nous n’avons pas eu d’information en ce sens", lui a répondu François Braun. 

 

"Il faut une coordination inter-régionale, voire nationale"

Mais "globalement dans le Grand est, la situation est préoccupante", estime-t-il. "J'ai fait le point avec mes collègues d'Alsace, ils sont saturés de patients malades, et maintenant la Moselle, et donc Metz sont dans la même situation avec un afflux de patients malades qui ne cessent d'arriver et que nous devons à chaque fois examiner et tester pour voir s'ils sont positifs au coronavirus", explique le médecin. 

Le phénomène de saturation n'est pas encore atteint partout selon lui. "On peut déjà parler de saturation, pour ce qui est la région de Mulhouse Colmar. Au niveau de Strasbourg il y a une adaptation qui est encore possible. Au niveau de la Moselle, nous sommes dans une phase ou nous augmentons quasiment de demi journée en demi journée le nombre de lits dédiés aux patients malades de ce Covid." "Je crois qu’il faut surtout se servir de ce qu’il se passe en Alsace, qui a quelques jours d’avance sur la Moselle. Et que ces exemples servent au reste de la France pour se préparer", analyse le médecin.

C'est aussi un appel à une coordination nationale que lance François Braun : "Il est essentiel de continuer à augmenter nos capacités hospitalières mais surtout à prévoir nos hôpitaux de l’arrière et que l’ensemble des hôpitaux français se tiennent prêts à accueillir des patients. Au-delà d’une coordination régionale il faut une coordination inter-régionale, voire nationale." 

"L’hôpital doit se concentrer sur les patients qui doivent être hospitalisés"

La plupart des patients qui viennent sont admis car il y a un filtre en amont grâce au Samu. "L'appel au Samu permet de différentier les patients qui de toute évidence sont malades et de ceux qui sont malades et doivent être hospitalisés. L’hôpital doit se concentrer sur les patients qui doivent être hospitalisés, qui sont plus malades et qui ont un risque de dégradation de leur état important."

Cela permet d'éviter les manques de matériel nécessaire à la prise en charge des patients. "Pour l'instant il n'y a pas de remontées de manques criants de respirateurs, il y avait quand même pas mal de stock et puis il y a une adaptation qui se fait, il y a une déprogrammation de leur activité chirurgicale, donc on trouve aussi des capacités de respirateurs dans les blocs opératoires qui maintenant servent à la réanimation, mais nous suivons ça de manière extrêmement attentive." "Par notre réseau Samu Urgences de France nous n’avons pas eu d’information en ce sens", affirme-t-il.