Olivier Bogillot est le président de Sanofi France. 2:28
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Antoine Terrel , modifié à
Au micro de Charles Villeneuve, sur Europe 1, le président de Sanofi France Olivier Bogillot est revenu sur le retard pris par Sanofi dans la course au vaccin contre le coronavirus, alors que son produit devrait être disponible en décembre prochain. Et défendu la stratégie de son laboratoire, qui a préféré miser sur une technologie jugée plus fiable que celle de l'ARN messager. 
INTERVIEW

Après de longs mois d'attente, Sanofi a récemment précisé son calendrier. Le laboratoire français prévoit désormais que son vaccin contre le Covid-19 devrait être disponible en décembre prochain. Une bonne nouvelle, tant Sanofi était en retard dans la course à la vaccination depuis le début de la crise, par rapport aux succès rapides des produits de Pfizer-BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson et AstraZeneca. Invité dimanche de Charles Villeneuve, dans Les grands entretiens d'Europe 1, le patron de Sanofi France Olivier Bogillot a défendu la stratégie de son groupe, lui qui avait déjà dénoncé ces derniers mois le "bashing" à l'encontre du laboratoire. 

"Il y aura un vaccin français"

"Il y aura un vaccin français. Sanofi travaille sur un vaccin à protéines recombinantes qui arrivera à la fin de l'année", se réjouit-il, rappelant que Sanofi travaille également sur un autre vaccin basé sur la technologie de l'ARN messager, avec un partenaire américain, la startup Translate Bio. "On est le seul laboratoire au monde à avoir deux candidats vaccin en développement", met-il en avant. 

Interrogé sur le retard pris par Sanofi, Olivier Bogillot préfère d'abord "se féliciter de la rapidité avec laquelle l'industrie pharmaceutique et la recherche, avec la mobilisation des Etats, a pu répondre dans un temps absolument record à cette épidémie". Au final, le vaccin Sanofi "arrivera en 18 mois" après le début de l'épidémie. "Entre 9 et 18 mois pour développer trois technologies vaccinales (en additionnant les techniques de l'ARN messager et de l'adénovirus, celle utilisée par AstraZeneca), c'est totalement exceptionnel", estime-t-il. 

"Avoir plusieurs flèches dans le carquois"

Et Olivier Bogillot de défendre les choix stratégiques du laboratoire français. "En mars 2020, différents laboratoires décident de se lancer sur des vaccins en utilisant différents types de technologies. Et Sanofi choisit une technologie, qui est la protéine recombinante adjuvantée, qui, en mars de l'année dernière, est probablement la technologie la plus efficace connue dans la vaccination", raconte-t-il. "On fait ce choix-là parce qu'on maîtrise cette technologie. On ne choisit pas l'ARN messager, parce que jusqu'au Covid-19, ça n'a jamais fait ses preuves, on ne sait pas si ça va marcher."

Au moment de faire ce choix, argue-t-il encore, "on sait que ça sera plus long éventuellement que l'ARN messager et l'adénovirus, mais on l'assume, parce qu'on se dit si les deux autres ne marchent pas, peut être que nous, on marchera". Pour l'invité d'Europe 1, la multiplicité des stratégies de recherche a ses avantages. "C'est une très bonne chose que des industriels aient choisi plusieurs technologies. Si une marche mieux que l'autre, c'est quand même au bénéfice des patients (...) Cela permet d'avoir plusieurs flèches dans le carquois au cas où une ne fonctionne pas."