Le procédé a de quoi surprendre : un drive-in du dépistage. C'est le projet actuellement à l'étude à l'hôpital Manchester de Charleville-Mézières (Grand Est) et qui pourrait voir le jour prochainement. Depuis sa voiture, de la même manière que l'on commande un hamburger dans une chaîne de fast-food, on pourrait ainsi se faire dépister du coronavirus, sans sortir du véhicule. Par la fenêtre de celui-ci, le soignant réalisera le prélèvement nasal nécessaire, à l'aide d'un coton-tige.
Des réserves chez les professionnels de santé
Mais si le dispositif est novateur, il ne manque pas de susciter quelques réserves chez les professionnels de santé. Alexandre Bleibtreu, médecin infectiologue à la Pitié salpêtrière, se montre très sceptique : "Un dépistage quel qu’il soit est un acte biomédical". Selon lui, le réaliser depuis un véhicule s'avère compliqué d'autant qu'un "écouvillon mal fait peut conduire à un résultat faussement négatif", alerte-t-il, avant d'ajouter : "Mais surtout, faire un prélèvement sans pouvoir interroger le patient, sans pouvoir lui prendre sa température, sa saturation, sa pression artérielle et sa fréquence cardiaque, c'est à mon sens un peu léger".
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Si des expérimentations ont déjà été menées, ce dépistage ne sera mis en place que si les hôpitaux de référence de la région, ceux de Nancy et de Strasbourg, affichent complet. Et les urgentistes ne prendront en charge que les patients envoyés par le Samu.