cardiaque, crise 1:21
  • Copié
Eve Roger, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Un étude française publiée par "The Lancet Public Health" révèle que les admissions à l'hôpital pour crise cardiaque ont baissé de 30% pendant le confinement. Les Français auraient négligé leur santé durant cette période, ne prêtant pas attention à certains symptômes peu spectaculaires, mais bien réels, de l'infarctus.

Nouvel effet collatéral du confinement : le nombre des admissions à l'hôpital pour crise cardiaque a chuté de 30% lors des quatre premières semaines du confinement, entre le 16 mars et le 12 avril dernier. Ces résultat ont été révélés par une étude française sur 21 hôpitaux répartis sur tout le territoire, publiée la semaine dernière dans la revue britannique The Lancet Public Health. Il ne s'agit pas pour autant d'une baisse réelle du nombre de crises cardiaques. Dès lors, comment expliquer que des patients victimes d'une crise cardiaque ne sont pas allés à l'hôpital ?

Certains Français confinés, même atteints d'une crise cardiaque, ont choisi de rester chez eux plutôt que d'aller aux urgences. Car ils avaient peur de déranger, de ne pas être soignés ou même d'attraper le Covid-19 à l’hôpital. Le professeur Claire Mounier Véhier, cardiologue, se souvient de son expérience au CHU de Lille lors du confinement : "Si, par exemple, un infarctus se manifeste par une douleur dans la poitrine ou une difficulté à respirer, on peut se dire 'finalement je suis [juste] stressé par la situation actuelle'."

Des symptômes "sournois et trompeurs"

Elle explique également que certains symptômes de la crise cardiaque sont moins spectaculaires et n'alertent pas les malades sur l'urgence de se rendre à l'hôpital : "Les symptômes de l’infarctus de la femme, notamment, sont extrêmement sournois et trompeurs : c’est une oppression dans la poitrine, un essoufflement à l’effort", explique-t-elle. Pourtant, le fait de ne pas être pris en charge à l'hôpital peut conduire à un encombrement de l'artère à bas bruit, à la détérioration de la paroi du cœur culminant vers une insuffisance cardiaque.

L'étude suggère malgré tout que le nombre de crises cardiaques a pu diminuer pendant le confinement. Elle envisage plusieurs pistes pour l'expliquer : un rythme de vie ralenti, la baisse du stress, de l'hyperactivité ou encore de l'activité physique. Enfin, la baisse de la pollution de l'air fait partie des hypothèse à étudier.